Posté le: Lun Juil 29, 2013 12:15 pm Sujet du message: Bribes du vécu d'un auteur qui transparaissent dans une fiction
Bribes du vécu d'un auteur qui transparaissent dans une fiction
Un problème heureusement assez rare. Certaines fictions laissent transparaître qu'elles sont écrites par des femmes. Dans d'autres, on voit que l'auteur réalise à travers un personnage un rêve de réussite sociale. On repère ces dérapages à l'insistance du récit sur des détails sans intérêt.
Je pense que si on arrive à deviner quoi que ce soit de l'auteur d'une fiction, alors c'est très mauvais signe. Plus un écrivain est maladroit, plus on lit dans sa fiction sa vie et ses espoirs déçus. Un bon auteur sait faire la différence entre personnel et intéressant. Un mauvais ne sait pas.
J'ai pu constater que cette règle s'applique aussi à la photo et au cinéma.
Yorke a écrit:
qu'on le veuille ou non, certaines choses passent dans notre écriture, et certaines choses ont tout intérêt à passer (des valeurs, une façon de s'exprimer unique, un point de vue particulier, etc...).
(...)
Quand je lis Camus, j'ai envie de retrouver les valeurs de l'homme, une façon de parler bien à lui, que personne n'a et qui est sa voix, une voix unique (ça se reconnait notamment lorsqu'on fait le recoupement avec des entretiens). Lorsque je lis Cohen, je suis toujours ému devant la sensibilité folle de cette homme sur mille injustices qui passent dans le plus grand silence et que lui perçoit et restitue. Cela ne gâte rien, au contraire, cela fait d'eux des humains et me connecte à eux, et me fait aimer lire, me fait me sentir vivre.
Bien sûr.
Un auteur a parfois un style reconnaissable. Il peut défendre dans plusieurs oeuvres une idée qui lui tient à coeur : haine de la guerre, du puritanisme, du totalitarisme, du racisme etc. Dans bien des cas, ces idées viennent certainement du vécu de l'auteur. Mais sans nous en dire plus sur ce vécu. Il n'est pas gênant qu'un auteur fasse passer dans le récit des convictions personnelles qui relèvent du monde des idées, des valeurs morales, des idéologies. J'aime les romans de Tom Clancy ou de David Weber bien qu'il y transparaisse des idées de droite aux antipodes des miennes.
Pour faire une comparaison avec le tennis, les champions ont tous un service différent. C'est un trait de leur "personnalité" de sportif que j'aime voir. Mais leurs déboires amoureux ou financiers ne m'intéressent pas.
Dernière édition par theyoubot le Lun Juil 29, 2013 1:03 pm; édité 2 fois
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Posté le: Mar Juil 30, 2013 12:33 pm Sujet du message:
Je ne sais pas si ça rentre dans ton sujet, mais je me rappelle qu'un certain nombre de nouvelles et romans de Stephen King évoquent à un moment le travail dans une blanchisserie industrielle, sachant que l'auteur lui-même a exercé ce métier à une époque.
(Ca me fait sourire, mais ça ne me choque pas, dans la mesure où ce n'est qu'un élément du cadre et n'implique pas de jugement de valeur). _________________ Crazy Modératrice et Dictatrice Adjointe Il ne faut pas confondre ce qui est personnel et ce qui est important (Terry Pratchett)
J'ai un blog, et maintenant, j'ai publié un roman
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