Posté le: Mer Aoû 09, 2006 10:07 pm Sujet du message: Ma vie de Geisha - Mineko Iwasaki
Mineko Iwasaki ne s’est pas toujours appelée ainsi. Quand elle était petite fille, elle s’appelait Masako, et elle était si farouche qu’elle se cachait souvent dans les placards. Mais elle devra changer de nom, de foyer et de famille pour mieux suivre sa destinée : elle deviendra l’héritière d’une okiya, une maison de Geisha.
C’est avec un certain orgueil que Mineko raconte sa vie. Elle était la meilleure de toutes les geikos de son époque, elle l’affirme avec un naturel désarmant. Elle raconte son enfance coupée du monde moderne. Petite poupée devant qui tous s’inclinent, elle travaille avec acharnement pour devenir ce qu’elle sait devoir être : la première d’entre toutes.
Puis viendra son entrée dans le monde des geishas, les lourds cérémonials de son métier, sa rapide montée dans la hiérarchie, sa folle passion pour la danse, la jalousie féroce de ses consoeurs, les premières amours…
C’est une plongée au cœur du monde secret des geishas, conté par une femme qui s’y est taillé une place de choix, puis a décidé d’en partir. Le quartier de Gion était trop petit pour Mineko. Et puis elle, ce qu’elle aimait dans la vie, ce n’était pas tenir compagnie, mais danser à perdre haleine.
J’ai passé un bon moment avec ce livre. On y trouve un Japon contrasté, où des bulles intemporelles subsistent en plein coeur du monde moderne. On y trouve de nombreux détails sur la vie qutodienne, les kimonos, les coiffures très codifiées des jeunes filles. Le passage où Mineko, à plus de 20 ans, se trouve pour la première fois confrontée à un aspirateur vaut le détour à lui tout seul.
Posté le: Dim Aoû 13, 2006 1:54 pm Sujet du message:
Val a écrit:
Ce livre est l'autre face du "Geisha" d'Arthur Golden
C'est en effet une histoire très différente. J'ai été surprise de constater que Mineko était la source de Golden. D'ailleurs, elle l'a attaqué en justice après la sortie de son livre.
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Posté le: Ven Juil 27, 2007 6:27 pm Sujet du message:
La publication des mémoires de Mineko Iwasaki était une sorte de rectificatif en réponse au roman de Golden. Cet article de juin 2001 donne plus de précisions :
Arthur Golden, auteur des Mémoires d'une geisha publiées en 1997 (Geisha, Lattès, 1999), plusieurs millions d'exemplaires vendus, traduit en 21 langues, a-t-il commis un crime de lèse-geisha ? Il remerciait alors « … Mineko Iwasaki à qui je dois tout, qui est devenue et reste une amie. » Amie ? Plus maintenant. Mineko, célèbre geisha des années 60-70, a commencé à étudier les arts de la danse et l'étiquette quand elle avait cinq ans. A 15 ans, novice ; elle recevait pour son 21e anniversaire le col blanc des geishas. A 29 ans, elle se retirait pour se marier, et quelques années plus tard confiait avec innocence, sans être rétribuée, sa vie au magnétophone d'Arthur Golden, qui en profita pour en faire un roman. Hélas, Golden «a confondu geisha et prostituée ». Non content, semble-t-il, d' « insulter une profession hautement respectable », il pimente son histoire de détails scabreux. Parlant de la coutume du « mizuage », la virginité de l'impétrante vendue au plus offrant, il aurait même évoqué un jour, à la radio, peut-être était-il tout simplement bluffé par la somme?, les 100 millions de yens qu'aurait atteints celle de Mineko ! A-t-on jamais vu un tel manque de courtoisie ?Mineko Iwasaki se rebiffe. D'autant que le livre, traduit en japonais en 1999 et que Mineko avait pu enfin lire, a été peu apprécié au Japon « à cause de sa vulgarité. » Depuis, Mme Iwasaki a écrit ses propres mémoires (qui paraîtront aux Etats-Unis à l'automne) et essaie d'obtenir d'Arthur Golden un dédommagement pour non respect d'accord d'anonymat. Golden ne répondant pas à ses nombreuses tentatives de règlement à l'amiable, elle a décidé de porter l'affaire devant les tribunaux américains. Elle demande, conjointement, à l'auteur et à son éditeur Arthur A.Knopf, 50% des revenus du livre. _________________ Veni vidi vici
Inscrit le: 24 Mar 2008 Messages: 3286 Localisation: Dans la lune
Posté le: Mer Nov 11, 2015 5:02 pm Sujet du message:
J'ai beaucoup aimé ce livre, qui nous apprend beaucoup de choses sur la culture japonaise et corrige certaines idées fausses. On voit l'exigence de la formation d'une geisha, exigence assez caractéristique de cette culture (dans les arts martiaux, dans l'art du thé, dans l'art du sushi...) . La période est intéressante, puisqu'on est juste dans l'après-guerre. Le Japon se modernise rapidement, mais reste conservateur dans certains domaines. Mineko a une personnalité intéressante, forte, volontaire, mais elle peut se montrer agaçante.
Spoiler:
(quand elle est petite et croit que tout lui est dû - mais cela s'explique par l'attitude déférente que l'on a vis-à-vis d'elle depuis qu'elle a été désignée comme l'otori, ou quand elle veut prendre son indépendance mais n'a aucune idée de ce qu'il faut faire au quotidien - là encore, cela s'explique, ou encore quand elle sourit aux appareils photo quand elle est à l'hôpital.).
C'est toutefois normal : on a affaire à des mémoires et non à un roman. J'apprécie que l'auteur n'ait pas cherché davantage à cacher ces aspects de sa personnalité. On voit à quel point une meiko et une geiko sont coupées du monde. Elles vivent dans une véritable bulle et n'ont aucune conscience de ce qui se passe à l'extérieur de leur monde. Leur emploi du temps surchargé ne leur laisse pas le temps de faire autre chose. Le décalage entre leur impressionnant savoir-faire (une meiko est évaluée sur la manière dont elle fait coulisser la porte, puis entre dans une pièce!) et leur méconnaissance de leur propre corps (aucune information sur les règles) est assez surprenant. On a beaucoup d'anecdotes, certaines amusantes (avec le Prince Charles), d'autres tristes, d'autres encore assez révélatrices de la vie menée par la maiko/geiko.
Je n'avais pas lu le livre de Golden et n'ai pas envie de le lire. J'ai vu le film, que j'ai aimé car très esthétique, mais j'avais été étonnée par le mizuage, puisque j'avais appris que les geisha n'étaient pas des prostituées. Or, L'auteur, ici, nous dit que ce n'est pas ce qu'on croit (à savoir, une client qui paie pour déflorer la geisha) mais elle ne nous explique pas en quoi cela consiste.
Très bonne lecture pour qui s'intéresse au Japon. _________________ Garde tes songes ;
les sages n'en ont pas d'aussi beaux que les fous!
Posté le: Mar Mar 06, 2018 4:26 pm Sujet du message:
C'est avec quelques années de retard que j'répond à ce post.
J'ai terminer hier soir la lecture de GEISHA d'Arthur Golden, très interessant.
Par contre, tout au long du roman, on vois que c'est ça été romancer un minimum.
J'dois dire que j'ai été dépayser mais étrangement réconforter que cette oeuvre soit romancer.
J'ai pas lu Ma vie de Geisha de Mineko Iwasaki, qui,
comme quelqu'un le disait plus haut, est une réponse direct à GEISHA de Golden.
Si j'le vois pas chère en magasin d'occasion, j'achète et j'lis sans discution _________________ MaxLeLiseux
Posté le: Mer Mar 07, 2018 4:05 am Sujet du message:
nemuyoake a écrit:
C'est plutot normal que ce soit romance, non ? Sinon, ca serait probablement soporifique...
J'ai toujours eu un faible pour les oeuvres (de préférence) non romancer
et enpreint d'un certain réalisme (sopofifique) :) _________________ MaxLeLiseux
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