Inscrit le: 16 Mai 2009 Messages: 3029 Localisation: Loire
Posté le: Sam Juin 18, 2011 9:10 am Sujet du message: La réalité dépasse la (science) fiction...
Je ne suis pas une grande experte en SF, j'ai encore beaucoup de lacunes, que j'essaie de combler petit à petit, en suivant vos conseils avisés.
Mais, dans les romans de SF que je lis, je suis frappée par un phénomène étrange : je constate que les auteurs de SF ont énormément d'imagination, mais ils n'ont pas "vu" ce qui est devenu notre banal quotidien.
Je m'explique :
Dans "L'homme programmé", de Robert Silverberg, écrit dans les années 50, l'action se passe en 2011. Les téléphones ne sont pas du tout portables, mais par contre, ce sont tous des visiophones.
Dans "Le grand livre " de Connie Willis, écrit en 1993, l'action se passe en 2054, et même chose : les téléphones sont des visiophones, mais pas du tout portables. Le professeur passe son temps à courir pour répondre au téléphone et hésite à s'absenter car il attend un coup de fil.
Ce que je trouve étrange, c'est que les écrivains de SF aient pu imaginer des choses aussi hallucinantes que des machines à remonter le temps, des voitures guidées par rayons dans les trottoirs pour éviter les collisions (Silverberg), mais pas les téléphones portables. Et ce qui me frappe encore plus c'est qu'à 40 ans d'intervalle, le téléphone avec images a beaucoup de succès !
Déjà dans un roman d'Asimov, j'avais été interpellée par ce personnage qui devait sortir de sa soucoupe, pour entrer dans une cabine téléphonique...
Je trouve ça à la fois attendrissant et étonnant.
Qu'en pensez-vous ? Avez-vous d'autres exemples ? _________________ On ne sait jamais ce que notre malchance nous a évité de pire. Cormac McCarthy
Posté le: Sam Juin 18, 2011 11:40 am Sujet du message:
Je pense que ces romans ont été écrits lors de l'implantation de la télé dans les foyers et que la petite boîte fascinait tellement qu'elle en devenait un objet de fantasme : voir des choses qui se passent en direct partout dans le monde était tellement fascinant qu'ils l'ont transposé ça au téléphone (qui était aussi en cours d'implantation massive un peu partout).
Et je me souviens avoir vu des dessins de 1900 (peu ou prou) qui imaginaient l'an 2000 et c'était aussi complément à côté de la plaque. En fait, les projections des auteurs/artistes sont seulement des reflets des choses existantes à leur époque et/ou en pleine expansion. En 1900 c'était l'aviation et du coup les dessins représentaient des gens qui possédaient tous un petit "avion" personnel (ce n'était pas un avion mais un truc qui vole quand même en gros). _________________ On ne voit bien qu'avec le coeur, l'essentiel est invisible pour les yeux Faites que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas votre rêve.
Inscrit le: 24 Mar 2008 Messages: 3288 Localisation: Dans la lune
Posté le: Sam Juin 18, 2011 1:13 pm Sujet du message:
C'est ça qui est intéressant.
On voit que la SF permet non pas tant d'imaginer l'avenir que de cerner les centres d'intérêts, obsessions, craintes et fantasmes d'une époque.
Et certains points sont quand même bien, non au niveau des inventions, mais plutôt de l'évolution de l'humanité : 1984, le Meilleur des Mondes sont d'une pertinence rare au niveau de l'emprise de l'image sur les masses. _________________ Garde tes songes ;
les sages n'en ont pas d'aussi beaux que les fous!
Posté le: Sam Juin 18, 2011 10:03 pm Sujet du message:
Marquise a écrit:
Avez-vous d'autres exemples ?
99 % des prévisions des auteurs de SF.
Les auteurs de SF mettent toujours à côté de la plaque pour deux raisons :
1 - en matière de prospective, ce sont des amateurs. Ils en savent à peine plus que ton boucher ou ta coiffeuse, même quand ils ont un doctorat d'astrophysique. D'une part parce que la prospective, c'est un métier. D'autres parts, parce que la prospective technologique à 50 ans d'avance donne peu de résultats fiables. Même quand elle est réalisée par des états qui disposent pour ces études de moyens humains et matériels auxquels un écrivain de SF n'aura jamais accès.
2 - la part de prospective dans un roman de SF est négligeable. Quelques lignes sur 300 pages ou plus. Ca ne pèse pas lourd dans ce qui fait un bon roman. Ce qu'on demande d'abord à un écrivain de SF, c'est d'être un bon écrivain. Le lecteur se moque de la qualité de quelques prédictions technologiques. Qu'elles soient vraisemblables est suffisant, et même pas nécessaire. Les descriptions du futur totalement erronées qu'on trouve dans d'anciens romans de SF leur confère un charme indéniable.
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