Aurelie
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Posté le: Jeu Mar 30, 2006 7:49 pm Sujet du message: New-Yorkaises - Edith Wharton |
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Pauline Manford a un agenda aussi rempli que celui d'un ministre, elle alterne séances chez le coiffeur, préparations de listes d'invités à ses prochaines réceptions, rédactions de discours à prononcer devant la ligue de défense des mères, ou pour la planification des naissances, quarts d'heures de méditation avec le gourou du moment. Entre deux rendez-vous, elle arrive à parler quelques minutes avec ses enfants, Mona, une jeune fille lucide et désabusée, et Jim, qui est en train de laisser s'échapper son écervelée de femme, qui ne pense qu'à s'amuser, Lita, sans faire grand chose pour l'en empêcher... Mon avis: J'aime la littérature anglophone général et la peinture des moeurs en particulier, il me fallait donc à tout prix découvrir Edith Wharton, l'un des auteurs les plus prisés et les plus doués de son époque. Ce roman paru en 1927, nous brosse ici le portrait d'une famille issue de l'aristocratie New-Yorkaise, pendant les années folles (période intéressante s'il en est). Edith Wharton a sans doute souhaité souligner la superficialité de cette classe privilégiée, qui ne cesse de jongler entre autosatisfaction, et mondanités. Le personnage de la mère, Pauline, est intéressante et vue de manière plutôt ironique. Elle déploie une énergie absolument débordante pour mener tout à bien, ne supporte pas l'inactivité, et voudrait que le monde soit comme elle le désire: policé, harmonieux, sans mauvaises suprises, et régi par une stricte et soigneuse organisation. Cependant, Edith Wharton nous mondre que sous cet aspect tranquille et convenu, se cache finalement une sorte de bouillonement intérieur qui peine à se refreiner. Pauline, malgré son immense besoin de tout contrôler et de tout harmoniser, ne semble pas voir que sa fille, Nora, est plus taciturne que d'habitude. En effet, cette-dernière est mal remise d'un amour malheureux. Pauline ne voit pas non plus que son mari s'ennuie, et qu'il aimerait fuir toutes ces obligations mondaines qui l'ennuient. Il étouffe dans le carcan que veut lui imposer sa femme et se fiche royalement de tous les nouveaux merveilleux arrangements de leur proprité de campagne que celle-ci veut lui faire découvrir. Et pour ne rien arranger, il semble être attiré par Lisa, sa belle-fille.
En bref, l'auteur insiste sur le fait que les apparences sont toujours trompeuses et que toutes familles, aussi propre sur elle qu'elle peut l'être, peut avoir des secrets bien enfouis. Car c'est bien d'hypocrisie qu'il s'agit avant tout ici. De plus, elle dénonce la philanthropie feinte et la spiritualité de bazard (Pauline passe d'un gourou à l'autre et on en vient à se demander lequel d'entre eux est le plus charlatan!)
Pauline conjure le bonheur mais n'en obtient finalement que l'apparence.
Un roman essentiellement centré sur des personnages féminins (comme le laisse à penser le titre), écrit de manière acerbe - sans être féroce- et cynique.
Un roman qui peut s'avérer réjouissant mais qui ne m'a pas non plus passionnée. C'est bien sûr une question de subjectivité et de perception mais j'aurais aimé avoir une description plus étoffée de certains personnages, de leurs attentes, de leurs troubles (le personnage de Nona m'intéressait particulièrement par exemple, j'aurais aimé que l'auteur ait sur elle un regard plus profond). Mais cette dimension qui m'a quelque peu manquée ne devait certainement pas être l'objectif littéraire d'Edith Wharton. _________________ Mon Carnet de Lecture...et de Cinéma
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