Soleil* Super Nov-A
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Posté le: Ven Aoû 27, 2021 7:05 am Sujet du message: D'un cheval l'autre - Bartabas |
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Bartabas : un nom de scène que même le grand public connait, tant cet écuyer exceptionnel et metteur en scène a su proposer des spectacles magnifiques. On le connait comme le fondateur du Théâtre Equestre Zingaro et le créateur de l'Académie du spectacle équestre de Versailles. On le dit sanguin, solitaire, préférant les chevaux aux hommes.
Ici, c'est l'artiste qui prend la plume. Non pas pour se raconter lui-même, mais pour raconter ses chevaux. Ceux qui ont traversé sa vie, ses partenaires d'un temps, ceux qui l'ont fait grandir en tant que maître en équitation mais aussi en tant qu'homme et l'ont fait devenir celui qu'il est maintenant. Il voit cette confession comme un hommage à tous ces chevaux qu'il ne veut pas oublier, qui laisseront ainsi dans l'histoire une trace moins volatile.
Au fil des ans, ce sont près de cent cinquante chevaux que Bartabas a côtoyés. Difficile de les lister tous dans cet ouvrage (même si le dernier chapitre contient une caravane des noms exhaustive), l'artiste a donc choisi ses préférés, ceux qui ont le plus marqué sa vie.
Chaque chapitre s'intéresse à un équidé en particulier (ou parfois un groupe quand il s'agit de chevaux très proches, comme les quatre premiers poulains cremellos...). L'enchaînement suit un ordre chronologique des rencontres. Chaque fois, l'auteur livre en quelques pages la rencontre qui lui a permis de découvrir l'animal (chez un maquignon, dans une foire ou un abattoir...), ce qu'il a vu en lui et comment le cheval s'est révélé, exposant également les plus belles réussites du cheval (par exemple le légendaire galop en arrière de Quixote, le piaffer d'Horizonte, etc.).
Parfois, ce n'est pas assez, et le cheval revient quelques chapitres plus loin, plus mûr, ou blessé ou encore en fin de vie (préparez vos mouchoirs !). Et parfois le lecteur s'emmêle un peu dans ces chevaux en grand nombre, mais ce n'est pas très grave.
L'énumération, qui pourrait paraître lassante à première vue, est en fait un régal de petits morceaux choisis, de rencontres, de moments intimes volés, de poésie et d'art.
L'écuyer taiseux est aussi un homme d'une grande culture, qui a bu comme du petit lait les textes des grands maîtres de l'art équestre mais également de la poésie. Son écriture, justement, est très poétique, une très belle plume. Certes, certains passages s'envolent d'une manière parfois un peu trop onirique, mais d'une manière générale l'artiste arrive parfaitement à nous faire ressentir sa communion sans parole avec les chevaux, le respect et l'amour qu'il leur porte, la manière dont ils l'ont fait grandir.
Le livre parlera probablement plus à ceux qui connaissent les chevaux et l'écuyer, plutôt qu'aux néophytes. L'auteur y use en effet d'un langage équestre précis dans ses descriptions des chevaux, dans leur travail. Il fait l'impasse sur sa propre biographie, ses spectacles, suggérant plus que disant, ce qui pourra frustrer quelqu'un auquel il serait totalement inconnu. Resterait toutefois pour un tel lecteur la beauté du texte lui-même, des émotions retransmises.
Je n'ai qu'un regret : l'absence de quelques pages en papier glacé où on aurait pu découvrir une photo des principaux chevaux présentés. Mais sinon, voilà un livre magnifique pour tous les amateurs !
Chronique réalisée pour Les Chroniques de l'Imaginaire _________________ Il s’évanouit tout doucement à commencer par le bout de la queue,
et finissant par sa grimace qui demeura quelque temps après que le reste fut disparu. |
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