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Bouvard et Pécuchet - Gustave Flaubert

 
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Vassia



Inscrit le: 11 Mai 2018
Messages: 446

MessagePosté le: Mer Aoû 04, 2021 11:21 am    Sujet du message: Bouvard et Pécuchet - Gustave Flaubert Répondre en citant

Bouvard et Pécuchet est un roman inachevé de Flaubert publié à titre posthume.
Il y a travaillé, lis-je, de 1872 à sa mort en 1880.
Par chance il a laissé un script de la fin du roman *Smile*

J'ai commencé ce roman avec une certaine appréhension car je ne sais pas pourquoi mais j'avais un a priori négatif sur Flaubert (certainement lié à une étude de Madame Bovary au collège qui ne m'avait pas emballé) mais peu à peu je me suis laissé embarquer dans cette drôle de farce dans laquelle deux compères quinquagénaires vont se livrer à toutes sortes de recherches, de réflexions et d'expérimentations dans des domaines très divers.
Le tout en vase clos dans une maison de campagne.
Bon on m'aurait donné ça à lire au collège je ne suis pas sûr que j'aurais été autant réceptif *Wink*

Il y a un peu de tout là-dedans, Flaubert utilisant ce roman pour critiquer, au travers des expérimentations de ses deux apprentis sorciers, les représentants "officiels" de la société avec lesquels ils entrent en interaction selon les domaines de leurs tentatives d'acquisition de connaissances (un médecin, un prêtre, un maire, ...)

Allez cadeau un passage marrant *Smile*
"Cependant on magnétise des animaux, Montacabère l’affirme, et M. Fontaine est parvenu à magnétiser une lionne. Ils n’avaient pas de lionne, mais le hasard leur offrit une autre bête.

Car le lendemain à six heures un valet de charrue vint leur dire qu’on les réclamait à la ferme, pour une vache désespérée.

Ils y coururent.

Les pommiers étaient en fleurs et l’herbe, dans la cour, fumait sous le soleil levant. Au bord de la mare, à demi couverte d’un drap, une vache beuglait, grelottante des seaux d’eau qu’on lui jetait sur le corps, et, démesurément gonflée, elle ressemblait à un hippopotame.

Sans doute, elle avait pris du « venin » en pâturant dans les trèfles. Le père et la mère Gouy se désolaient, car le vétérinaire ne pouvait venir, et un charron qui savait des mots contre l’enflure ne voulait pas se déranger ; mais ces messieurs dont la bibliothèque était célèbre, devaient connaître un secret.

Ayant retroussé leurs manches, ils se placèrent l’un devant les cornes, l’autre à la croupe, et, avec de grands efforts intérieurs et une gesticulation frénétique, ils écartaient les doigts pour épandre sur l’animal des ruisseaux de fluide, tandis que le fermier, son épouse, leur garçon et des voisins, les regardaient presque effrayés.

Les gargouillements que l’on entendait dans le ventre de la vache provoquèrent des borborygmes au fond de ses entrailles. Elle émit un vent. Pécuchet dit alors :

— C’est une porte ouverte à l’espérance, un débouché, peut-être.

Le débouché s’opéra, l’espérance jaillit dans un paquet de matières jaunes éclatant avec la force d’un obus. Les cuirs se desserrèrent, la vache dégonfla ; une heure après il n’y paraissait plus. "


Hop un autre passage, plus mignon *Smile*
"Pécuchet, le matin du même jour, s’était promis de mourir s’il n’obtenait pas les faveurs de sa bonne, et il l’avait accompagnée dans la cave, espérant que les ténèbres lui donneraient de l’audace.

Plusieurs fois, elle avait voulu s’en aller ; mais il la retenait pour compter les bouteilles ; choisir des lattes, ou voir le fond des tonneaux, cela durait depuis longtemps.

Elle se trouvait, en face de lui, sous la lumière du soupirail, droite, les paupières basses, le coin de la bouche un peu relevé.

— M’aimes-tu ? dit brusquement Pécuchet.

— Oui ! je vous aime.

— Eh bien, alors, prouve-le-moi !

Et l’enveloppant du bras gauche, il commença de l’autre main à dégrafer son corset.

— Vous allez me faire du mal ?

— Non ! mon petit ange ! N’aie pas peur !

— Si M. Bouvard…

— Je ne lui dirai rien ! Sois tranquille !

Un tas de fagots se trouvait derrière. Elle s’y laissa tomber, les seins hors de la chemise, la tête renversée ; puis se cacha la figure sous un bras ; et un autre eût compris qu’elle ne manquait pas d’expérience. "


Je m'en suis noté certaines tournures qui m'ont bien plu *Smile*

Bouvard et Pécuchet (Gustave Flaubert) 1881
Chacun en écoutant l’autre retrouvait des parties de lui-même oubliées.
Ce qu’on appelle le coup de foudre est vrai pour toutes les passions.
Et ayant plus d’idées, ils eurent plus de souffrances.
Les lendemains étaient si tristes, qu’ils finirent par s’en priver.
Ils voulaient une campagne qui fût bien la campagne, sans tenir précisément à un site pittoresque, mais un horizon borné les attristait.
Comme tous les artistes, ils eurent le besoin d’être applaudis, [...]
La fatigue des bivouacs, l’absinthe et les fièvres, toute une existence de misère et de crapule se révélait dans ses yeux troubles.
[...] Pécuchet ouvrit une bouteille de son malaga, moins par générosité que dans l’espoir d’en obtenir des éloges.
[...] ; puis, sans le moindre scrupule, Bouvard et Pécuchet se lancèrent dans la chimie organique.
Foureau se tut, mais souriait d’une façon narquoise, jaloux de ce qu’ils avaient un divertissement au-dessus de sa compétence.
Quel pays ! on n’était pas plus inepte, sauvage et rétrograde.
La comparaison qu’ils firent d’eux-mêmes avec les autres les consola ; [...]
Alors il posait des questions pour le plaisir de les confondre. Elle se posait devant la fenêtre, dégrafait le haut de son corsage et restait la joue tendue, en le regardant avec un œil qui aurait été dangereux [...]
C’est qu’un diplôme n’est pas toujours un argument !
De pareilles idées vous renfoncent l’orgueil.
Tous les livres ne valant pas les constations personnelles, [...]
[...] il estimait cette science [le déluge]. Elle confirme l’autorité des Écritures en prouvant le déluge.
[...] vous préserve ainsi de cette apparence originale, que l’on doit éviter en voyage [...]
[...], pour s’épargner toutes sortes d’embarras, il est bon de prendre « la qualité d’ingénieur ! ».
[...], une crainte leur venait : l’usurpation d’un titre pareil pouvait leur attirer des désagréments.
On ne dormirait pas si l’on songeait à tout ce qu’il y a sous nos talons.
N’importe, cette fin du monde, si lointaine qu’elle fût, les assombrit, et, côte à côte, ils marchaient silencieusement sur les galets.
Bouvard, en démence, courait toujours. [...] C’était comme une tortue avec des ailes qui aurait galopé parmi les roches ; [...]
J’ignore ses motifs ; c’était, sans doute, pour inspirer un effroi salutaire aux peuples qu’il dirigeait !
Tous les fabriciens se regardèrent, fort ébahis et comme pour s’assurer qu’ils n’étaient pas des singes.
La création est faite d’une manière ondoyante et fugace ; [...]
[...], sans chercher à découvrir ses mystères, séduit par sa force, perdu dans sa grandeur.
Ils se seraient risqués dans les souterrains ; mais Bouvard avait pour obstacle son ventre, et Pécuchet la crainte des vipères.
Une minute se passa dans l’ébahissement.
Vous employez ce garçon ? Hum ! un jour d’émeute je ne m’y fierais pas.
Le hasard ne fait pas de ces choses.
Pécuchet la vanta, ne sachant que dire.
[...], et pour Bouvard et Pécuchet, tout devint phallus.
[...] le maire entra, le chapeau sur la tête, sans façon, en homme grossier qu’il était.
Et de l’insouciance des dates, ils passèrent au dédain des faits.
[...] donnaient à sa figure une expression de bonté insignifiante.
[...] la chevelure donne le tempérament, le tempérament l’individu.
Bouvard pensait qu’on ne sait rien d’un homme tant qu’on ignore ses passions ; [...]
[...] espèce de Parisien, mangeur de bourgeoises !
D’où ils conclurent que les faits extérieurs ne sont pas tout. Il faut les compléter par la psychologie.
Sans l’imagination, l’histoire est défectueuse.
En haine du bric-à-brac, Bouvard prit George Sand.
[...], par amour des idées simples et respect de l’ignorance, [...]
Vous exprimez, dit Pécuchet, des sentiments du moyen âge !
Dans les choses les plus banales, des aspects nouveaux surgirent.
Comment perdre son temps à des inepties pareilles ! disait Pécuchet.
Va te promener avec tes documents !
Les moyens lui manquaient, non la bonne volonté.
Ils abordèrent la comédie, qui est l’école des nuances.
Les regards de cet homme la gênaient, et quand il s’arrêta, humble et palpitant, elle cherchait presque une réponse.
Et elle riait d’un petit rire, qui lui remontait la gorge et découvrait ses dents.
[...] elle éprouvait au fond de l’âme comme une surprise, un charme qui venait de la littérature.
L’art, en de certaines occasions, ébranle les esprits médiocres, et des mondes peuvent être révélés par ses interprètes les plus lourds.
[...], et puis les femmes ne sont pas toutes les mêmes. Il faut brusquer les unes, l’audace vous perd avec les autres.
Ils se sacrèrent artistes.
J’étais fait pour être auteur, et ne pas m’enterrer à la campagne !
Donc les règles ne suffisent pas ; il faut, de plus, le génie.
Le théâtre est un objet de consommation comme un autre.
[...] ; « croasser » et « coasser », confondus par Lafontaine, qui pourtant savait reconnaître un corbeau d’une grenouille.
Ils admettent des principes dont ils repoussent les conséquences, proclament les conséquences dont ils refusent les principes, [...]
Ils en conclurent que la syntaxe est une fantaisie et la grammaire une illusion.
[...] une pièce est gênante par l’étroitesse du cadre, mais le roman a plus de libertés.
Il faut observer les bienséances, mais les bienséances varient ; [...]
Le repas se fit en silence, chacun ayant peur de se trahir ; [...]
L’application trop exacte du Vrai nuit à la Beauté, et la préoccupation de la Beauté empêche le Vrai ; cependant sans idéal pas de Vrai ; [...]
[...], la tenue qui sied aux occasions sérieuses.
Les écrivains, dit M. de Faverges, nous peignent la vie sous des couleurs flatteuses !
Charmante ! dit le notaire, en prenant la figure qu’il avait les jours de contrat de mariage.
Marescot, homme de goût, riposta que Molière ne passerait plus, et d’ailleurs était un peu surfait.
[...] l’art devait avoir un but : viser à l’amélioration des masses !
[...] il voyait tout en noir, peut-être à cause de sa jaunisse.
Ils n’étudiaient plus dans la peur de déceptions ; [...]
[...], les journaux tolérés n’apprenaient rien, [...]
Dans leur tête-à-tête ils pensaient à des choses différentes.
[...], surpris lui-même de ses émotions, comme dans l’adolescence. Il en avait les fièvres et les langueurs, [...]
Mais la hardiesse ne se commande pas.
Elle lui rendit son baiser. L’appartement tourna. Il n’y voyait plus.
[...], son désir augmentant par la peur de le satisfaire.
Il ne recommença plus, mais il se figurait des rondeurs d’une amplitude et d’une consistance merveilleuse.
[...] il l’avait accompagnée dans la cave, espérant que les ténèbres lui donneraient de l’audace.
[...] un autre eût compris qu’elle ne manquait pas d’expérience.
[...], honteux de sa turpitude, il n’osait voir le médecin.
Est-ce que la passion raisonne !
Elle est avare ! Voilà l’explication !
[...], un tel déploiement de force et d’agilité excita leur envie.
Et plus haletants que des chiens, ils s’animaient au bruit de leurs voix.
[...] elle avait l’importance des choses qui contiennent un mystère.
[...], l’espérance jaillit dans un paquet de matières jaunes éclatant avec la force d’un obus.
[...], j’ai eu un chien qui était toujours malade quand le mois commençait par un vendredi.
Mais prouvez-le ! montrez-le ! votre fluide ! D’ailleurs les fluides sont démodés, [...]
Leur science avait des périls pour la société.
La stupéfaction empêcha de rire.
Et Pécuchet s’abîmait l’intellect pour comprendre ce qu’il y a de beau dans ces révélations.
Tout cela dépasse les bornes de la nature !
Afin de mieux s’exalter, ils vivaient la nuit, jeûnaient, [...]
[...],un instinct lui reprochant sa tentative comme un sacrilège.
[...] des tendances différentes révèlent des motifs opposés. Voilà tout.
[...], l’âme est exempte des qualités de la matière !
[...] la philosophie les grandissait dans leur estime.
Tant d’embarras pour démontrer les platitudes, le ton pédantesque de l’auteur, la monotonie des tournures.
C’est faire descendre Dieu au niveau de l’utile, [...]
On peut atteindre la vérité dans une certaine limite.
[...] un miracle perpétuel ne serait plus un miracle.
Or le plus vaste des problèmes, celui qui contient les autres, peut se résoudre en une minute. Quand donc arriverait-elle ?
La pensée de la mort les faisait s’attendrir sur eux-mêmes.
C’est infernal, une vie pareille ; j’aime mieux la mort. Adieu !
Cette foi des autres touchait Bouvard en dépit de sa raison, et Pécuchet malgré la dureté de son cœur.
[...] la raison ne suffit pas à comprendre certaines choses.
[...], il guetta des floraisons dans sa conscience. Il était toujours le même, et un étonnement douloureux le saisit.
À vouloir tout approfondir, on court sur une pente dangereuse.
[...] tout châtiment doit viser à l’amélioration du coupable, ce qui devient impossible avec une peine éternelle ; et combien l’endurent !
Monsieur, on n’est pas savant si l’on n’est chrétien.
Son aplomb sacerdotal agaçait Bouvard, [...]
[...] si l’on voit partout des métaphores, que deviendront les faits ?
[...] il ne peut y avoir plusieurs religions, puisqu’il n’y a qu’un Dieu ; [...]
Les témoins gobent tout, [...]
[...], les miracles d’autrefois ne sont pas mieux démontrés que les miracles d’aujourd’hui ; [...]
Pas de miracles en dehors de l’Église !
L’impiété railleuse du XVIIIe siècle, il l’eût tolérée ; mais la critique moderne, avec sa politesse, l’exaspérait.
[...] le bras de fer indispensable aux enfants comme pour les peuples.
[...], l’éducation devant être l’école du respect.
Si ce n’est pas le coupable qui donne le sien [son sang], il faut celui d’un autre, [...]
Rien n’est stupide comme de faire apprendre par cœur ; [...]
C’était courtiser leurs défauts, moyen pernicieux, mais qui avait réussi.
Les filles n’ont pas besoin d’être savantes comme les garçons.
[...] avant d’instruire un enfant, il faudrait connaître ses aptitudes.
Toujours un instinct se dédouble en deux parties : une mauvaise, une bonne.
[...] « il faut obéir aux sollicitations d’un instinct conservateur ».
[...], les deux bonshommes surveillaient leurs discours jusqu’à en être incommodés.
[...] l’histoire ne peut s’apprendre que par beaucoup de lectures.
[...] un double moyen vers un seul but est l’inverse de la méthode.
Allons bon ! si les exceptions elles-mêmes ne sont pas vraies, à qui se fier ?
Chaque fois qu’elle respirait, ses deux seins montaient. Le parfum du gazon se mêlait à la bonne odeur de sa chair solide, et Bouvard eut un revif de tempérament qui le combla de joie.
Mais le raisonnement ne satisfait pas tous les besoins. Le cœur et l’imagination veulent autre chose.
Le surnaturel pour bien des âmes est indispensable, et ils résolurent d’envoyer les enfants au catéchisme.
[...] le style épistolaire ne peut s’apprendre, car il appartient exclusivement aux femmes.
La littérature développe l’esprit, mais exalte les passions.
Une chose dont ils étaient certains, c’est qu’il faut détruire tout le gibier funeste à l’agriculture.
Puis une pudeur l’empêcha de faire un seul geste ; des réflexions douloureuses l’assaillaient.

(Bouvard et Pécuchet)
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