La nostalgie de votre regard naïf

[theyoubot]

J'ai parfois un pincement de coeur nostalgique quand je pense à mes premières lectures de grands romans. C'était il y a une quinzaine d'années. Ils m'ont fait vivre des voyages extraordinaires. Depuis un ou deux ans, j'ai tenté d'acheter de la SF old school similaire à celle que je lisais alors. Mais je n'ai pas pu retrouver cette sensation d'être transportée ailleurs. Je ne l'ai compris que récemment mais ce que je recherche, aucune librairie ne le vend. Ce qui me manque, ce n'est pas un certain type d'histoires, c'est la faculté d'être émerveillée comme la fillette que j'étais. Dans le roman Le Monde des Ā, un des premiers romans que j'ai lus de ma vie, il y a la description d'une forêt d'arbres géants. En 1993, j'y ai vécu des choses palpitantes. Mais il y a une limite d'âge pour cette magie, mon ticket d'entrée n'est plus valable.
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Tennis de Table Bordeaux

[Outremer]

C'est quelque chose que j'ai souvent observé (et aussi avec des dessins animés, des films, etc.). Un enfant n'a pas le même recul qu'un adulte vis-à-vis d'une oeuvre de fiction, il peut s'y immerger plus complètement et sans esprit critique. Même en ayant conservé un côté gamin (ce qui est mon cas...), on ne peut pas retrouver cet état d'esprit.

Globalement, je ne pense pas qu'on y perde, mais il s'agit effectivement d'un sujet de nostalgie.

[menolly]

Je l'éprouve aussi de temps en temps, oui.
Avec en plus une autre nostalgie pour moi depuis quelques années, du fait de mon implication dans l'édition : le temps où je pouvais lire un bouquin sans chercher la petite bête sur le fond ou la forme. J'arrive parfois à faire abstraction de cet oeil chipoteur au bout de quelques dizaines de pages si le livre m'emballe vraiment, mais c'est rare.
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[Crazy]

[krys]

moi je ne ressens pas du tout de manque, vu que j'arrive à m'émerveiller pour des descriptions, des émotions, et me plonger complètement dans un univers...
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Fantasy can become reality (Stratovarius).

[caliban]

[CeNedra]

[lily cocci]

s'emmerveiller à chaque histoire, chaque mot, encore et encore. s'enrichir de tout, puis, petit à petit basculer à jamais dans le déjà vu, déjà lu... ah ! monde cruel, qu'as-tu fait de moi ?

[Laria]

Je n'éprouve pas ce manque vis-à-vis de la lecture. Quand je suis plongée dans un roman, je suis d'abord sensible à ce que je lis au moment présent, et je me laisse très facilement captiver. C'est après l'avoir refermé que je repense à ce qu'il y a pu y avoir de commun ou de "déjà-vu" avec de précédentes lectures et qu'éventuellement je fais une comparaison. Je suis du genre à souvent relire mes livres préférés, que ce soit des livres de Fantasy/SF, des Pif poches ou mes vieilles éditions de la Comtesse de Ségur et j'y prends toujours autant de plaisir. J'espère que ça ne changera jamais.
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Mille et un mondes

[Belgarion]

Je suis comme Laria. Un livre peut très facilement me transporter ou me rebuter.
En tant que chroniqueur, je dois néanmoins prendre un peu de recul, mais je reste cet enfant qui lisait avidement et qui continue de le faire.
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Co-administrateur du Coin des Lecteurs ; Rédacteur et correcteur des Chroniques de l'Imaginaire ; Membre de l'Association Tolkiendil

[la liseuse]

c'est vrai que le temps a tendance à changer notre façon de lire et de ressentir notre lecture. Il y a aussi l'humeur du moment qui joue. J'ai l'impression d'être plus difficile dans mes lectures. et ça se voit car j'ai de moins en moins de coups de coeur
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Au fil de mes lectures

[theyoubot]

[CeNedra]

C'est triste non?

Cependant j'ai quand même du plaisir à lire, et il arrive encore régulièrement que des ouvrages me fasse redevenir une lectrice vorace.
C'est le cas en ce moment avec "La mort des Neiges" de Brigitte Aubert
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[theyoubot]

[Anonyme]

Oui, j'ai aussi déjà ressenti cela d'autant que le métier que l'on exerce peut aussi vous rendre plus/trop caustique vis à vis des textes "moyens".

Mais j'ai aussi fait un autre constat: la mode de certaines séries de romans (genre la fantasy, la SF...) fait que l'on est parfois noyé sous les romans qui, finalement, se ressemblent. Ainsi, comment ne pas être émerveillé par Le Seigneur des Anneaux, mais agacé par les trop nombreuses copies qui, se voulant novatrices, sont en fait d'une banalité à pleurer... (Je sais, je vais me faire huer, c'est pour ça que je ne cite pas de titres.... ). Enfin, moi, c'est cela qui m'a fait perdre un peu de mon enthousiasme.

[carabas]

Je crois qu'au début, on découvre et qu'ensuite, au fil de notre expérience de lecteur, on devient plus exigent avec les textes, l'histoire, l'écriture. C'est d'autant plus vrai quand on a fait Lettres, mais pas seulement. On peut faire le même constat pour le cinéma, par exemple.

Pour ma part, je ne suis pas trop nostalgique et suis toujours aussi ravie de faire des découvertes.
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Garde tes songes ;
les sages n'en ont pas d'aussi beaux que les fous!

Baudelaire, Les Fleurs du Mal, "La Voix".

[theyoubot]

[Crazy]

"Le coin des cinéphiles" ?
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Crazy
Modératrice et Dictatrice Adjointe
Il ne faut pas confondre ce qui est personnel et ce qui est important (Terry Pratchett)
J'ai un blog, et maintenant, j'ai publié un roman

[theyoubot]

[CeNedra]

[theyoubot]

D'ailleurs, nous avons tendance à relire nos livres préférés. Outre le plaisir de retrouver un grand roman et de s'apercevoir, le plus souvent, qu'il n'a pas vieilli, il y a peut être une volonté de mise à jour pour un avis "unifié" sur l'ensemble de nos lectures.
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Tennis de Table Bordeaux

[theyoubot]

Ce fil était intéressant.
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Tennis de Table Bordeaux

[angua]

Ah, nostalgie...
Pour ma part, il y a clairement deux filtres: les années, et les autres lectures.
Pour les années, je me souviens surtout des Conquérants de l'impossible de Philippe Ebly: une vraie passion quand j'étais gamine, j'ai vraiment découvert la SF grâce à lui! Relu il y a un ou deux ans et... beuark... aucune des émotions de l'époque. Et en plus, j'ai lu quelque part que ses romans avaient été remaniés pour être ré-édités! Mais ça ne passe plus... en tout cas, c'est vraiment l'exemple qui m'a fait comprendre à quel point les passerelles sont importantes pour les jeunes lecteurs.
Et pour les autres livres... comme le disait Carabas, la première fois qu'on croise une idée ou un univers, on trouve ça génial, et puis on s'aperçoit au fil des lectures qu'il y a eu des précurseurs, ou d'autres qui faisaient beaucoup mieux... je vais dire une horreur pour certains (qu'ils me pardonnent!), mais quand on me demande mon avis sur Werber et ses fourmis, j'ai tendance à répondre que j'aimais bien jusqu'à ce que je lise de la SF!
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http://journalsemilitteraire.over-blog.com/

[arwen.lb]

pour moi, les annees ne sont pas importantes car je suis encore adolescente... mais ma (presque) seule source de livres est le Centre Culturel Français de la ville auquel je suis inscrite depuis presque 4 années, j'ai du mal à choisir et lire des livres : ceux de la section "jeunesse" me semblent trop enfantin et repetés tandis que ceux de la section "adulte" sont trop compliqués et un peu -disons- sèches. (Sauf quelques livres dans les deux sections qui deviennent de plus en plus rares...)

Donc j'ai tendance à relire mes livres préférés quand je trouve rien ^^'

[lily cocci]

[theyoubot]

[E.R Man]

C'est idem pour moi parce que je n'éprouve plus trop de magie quand je lis un bouquin.

Je crois que je suis devenu plus exigeant et que je remarque les défauts des bouquins et la façon dont l'auteur décrit ou invente son monde.

Et puis à 34 ans, je me sens parfois moins proche des héros en littérature jeunesse.

Je me demandais, il n'y a pas longtemps si je n'avais pas lu tous les livres qui me plaisaient et pourquoi j'avais du mal à trouver de plus en plus souvent des livres qui m'émerveillent à fond.

Où est passée la magie de la saga Malaussène ou des aventures d'Alices, Beth et Marion.

Je crois aussi que comme je vieillis alors mes goûts personnels ont évolués et que je me tourne vers des lectures différentes.
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La Lecture est une drogue...
...Ma drogue est la Lecture.

[Marquise]

J'ai moi aussi adoré les Alice, mais je n'essaierai pas de les relire aujourd'hui, j'aurais trop peur qu'ils ne me plaisent plus.
C'est comme quand on revoit "Les drôles de dames" ou "Starsky et Hutch", on se demande comment on a pu adorer ces séries !
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On ne sait jamais ce que notre malchance nous a évité de pire. Cormac McCarthy

[theyoubot]

Quand je revois d'anciennes photos de moi, certaines tenues que j'adorais me paraissent aujourd'hui de mauvais goût. Ca me fait parfois un choc. A l'époque, j'aimais tellement ces tenues que le seul fait de les voir dans mon placard me donnait l'impression d'être au dessus du commun des mortels. J'aurais pu passer des heures à les regarder. Quant à me balader avec en ville, c'était une expérience mystique.
Aujourd'hui, même les tenues que j'aime ne sont que du tissu.
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Tennis de Table Bordeaux

[carabas]

[krys]

[Tango's]

Il est logique de voir à quel point notre enfance/adolescence peut paraître quelque fois idiot, dans le sens "j'aimais ça ?". C'est une période où on est conditionné par l'envie d'être quelqu'un au regard des autres, en sommes d'exister, un peu comme quand on touche à sa première cigarette (première et dernière pour ma part). Moi aussi, j'ai quelque fois honte de ce que j'ai aimé dans le passé, mais ça fait partie de la vie. Avec l'expérience, on se rend compte de pleins de chose et on évolue. Je ne dis pas que ce que je fais aujourd'hui est mieux, mais je dis simplement que ce que je fais aujourd'hui, je n'aurai pas envisagé de le faire hier.
Pour la lecture, je ne peux réellement m'exprimer, parce que je ne relis jamais mes lectures. Je pars dans le sens que j'ai envie de découvrir quelque chose de nouveau, une soif de découverte. J'aime toujours le fantastique et l'horreur. Reste à savoir si j'aurai les mêmes goûts dans 10 ans.

[suisse24]

Retrouver les livres de sa jeunesse , c'est un réel plaisir , faire resurgir les souvenirs , je crois que l'on ne peut pas y échapper...et on en a besoin avec l'âge.
Il n'y a pas si longtemps je me suis acheté " Mon Vercors en feu" que j'avais lu à l'école en 10 ème , je crois , mais pas encore relu...
A 59 ans on aime à se rappeler plein de choses et à en discuter aussi avec les personnes de notre âge ...
Vous verrez plus tard , vous direz :" Suisse avait raison " ...
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Quand on en arrive au mieux que rien , tous les désespoirs sont permis .

[theyoubot]

Chez moi, cette nostalgie se manifeste aussi par une affection pour les couvertures vieillottes


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