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ARISTOPHANE

 
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Outremer



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MessagePosté le: Mar Fév 26, 2008 4:54 pm    Sujet du message: ARISTOPHANE Répondre en citant

Pendant le siècle de Périclès, la Grèce (et plus particulièrement Athènes) regorgeait de personnages dont la célébrité s'est perpétuée jusqu'à aujourd'hui : Périclès lui-même, Alcibiade, Phidias, Socrate, Platon, Hérodote, Thucydide, Xénophon, Eschyle, Sophocle, Euripide et Aristophane. L'oeuvre de ce dernier est notamment intéressante en ce qu'elle donne un aperçu très vivant de la société athénienne à l'époque.

Contrairement aux tragédies d'Eschyle, de Sophocle et d'Euripide, les comédies d'Aristophane ne racontent en effet pas du tout des histoires mythologiques : elles sont ancrées dans le présent. Un présent qui n'est d'ailleurs pas bien rose, puisque l'essentiel de la carrière d'Aristophane s'est déroulé pendant la guerre du Péloponnèse, qui a opposé Athènes à Sparte pendant une trentaine d'années.

Les concours de comédies auxquels participaient Aristophane se déroulaient dans une atmosphère très festive et populaire. Autant dire que les pièces ne s'interdisaient pas grand-chose ! On trouve chez Aristophane un nombre proprement invraisemblable de plaisanteries graveleuses ou scatologiques, qu'il serait difficile (et parfois impossible) de montrer à un public moderne.

Les attaques personnelles pleuvaient de façon tout à fait ouverte. Contre les concurrents d'Aristophane, contre certains citoyens qui avaient mauvais renom, mais aussi contre des cibles plus illustres. La tête de Turc favorite d'Aristophane, c'est Cléon, un démagogue belliciste et brutal qui jouissait à l'époque d'un grand pouvoir. Mais Aristophane s'en prend aussi beaucoup à Euripide (dont il ne goûte pas le théâtre) et à Socrate (qu'il assimile aux sophistes).

Aristophane use beaucoup des jeux de mots mais il est bien entendu difficile d'en rendre la saveur en français, quel que soit le talent du traducteur.

Le scénario des comédies est généralement très simple. Dans certains cas, il part simplement d'une idée burlesque et remplit l'essentiel de la pièce de ses conséquences humoristiques (par exemple, dans Les Acharniens, où un citoyen athénien signe un traité de paix avec les Spartiates pour lui tout seul). D'autres pièces (par exemple, Les Grenouilles, où Dionysos descend aux Enfers pour en ramener le meilleur tragédien) ont une histoire un peu plus élaborée, mais sans excès.

De façon générale, si on excepte Lysistrata, Les Thesmophories et L'assemblée des femmes, les personnages féminins ont une importance négligeable : Aristophane s'adresse après tout à un public masculin (et sexiste...).

Il serait exagéré de voir en Aristophane un satiriste à la Voltaire, mais l'auteur grec ne se prive pas de dénoncer les vices de la société athénienne, tel que la frénésie des procès, des calomnies et des dénonciations qui existait à l'époque. Il s'en prend également beaucoup aux dirigeants (Cléon et d'autres) qui manipulent le peuple et détournent de l'argent à leur profit.

Mais le thème principal d'Aristophane, c'est la paix. L'auteur grec ne cesse de s'élever contre cette guerre du Péloponnèse qui n'en finit pas. La recherche de la paix est le sujet de plusieurs de ses comédies, comme Les Acharniens, La Paix et Lysistrata (vous avez forcément entendu parler de cette dernière : c'est la pièce où les femmes font la grève du sexe pour contraindre les hommes à renoncer à la guerre). D'autres comédies, sans en faire leur principal cheval de bataille (si j'ose m'exprimer ainsi), expriment le même désir. Aristophane est un bon vivant dans l'âme : il représente les plaisirs de la paix par la bonne chère et la bonne chair (par Dionysos ! j'ai été contaminé !). On trouve d'ailleurs chez lui la nostalgie d'un Age d'Or plus naturel, plus franc et plus doux que l'époque où il vit.

Ces positions anti-guerre étaient indiscutablement courageuses à une époque où les démagogues en tout genre propageaient un patriotisme belliqueux. Elles n'ont pas empêché la guerre du Péloponnèse de se conclure par un désastre pour Athènes, qui avait rejeté de multiples occasions d'y mettre un terme bien plus tôt et de façon avantageuse. Aristophane a continué à écrire des pièces par la suite, mais on peut y sentir que la grande époque d'Athènes était passée.
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