Le Moine - Matthew Gregory Lewis

[L]

Deux destins, celui d'Agnès et d'Ambrosio, liés par le couvent à une vie monastique, vont, mus par un puissant amour, tenter d'échapper à leurs chaînes vertueuses.
Le lieu de l'action présente est Madrid, et c'est là que tout se jouera pour nos deux enfants de Dieu. Agnès est une jeune femme que la superstition de ses parents a conduit, dès sa naissance, aux portes du couvent de Sainte Claire, et Ambrosio fut abandonné devant la porte du couvent des Capucins, et de fait, fut orienter automatiquement à se détourner du monde.

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Oui, dis comme ça, on ne voit pas où le fantastique à sa place. De plus, il est assez difficile de résumer en quelques mots Le Moine, car c'est en fait deux histoires en une, celle d'Agnès et celle d'Ambrosio (le moine), distinctes mais habilement entremêlées par l'auteur.

Le Moine est un roman gothique habité d'une ambiance fantastique et horrifique dans un XVIIIème siècle borné à ses principes moraux et religieux. Et c'est déjà là que ce roman se distingue, en permettant au fantastique de se fondre d'une manière inattendue dans le réel, faisant pratiquement disparaitre la frontière qui les oppose. (SPOIL/ La nonne sanglante et Lucifer ne font aucunement "tâche" dans le récit, malgré l'importance "légendaire" des êtres. /SPOIL)
De plus, la religion étant au centre des histoires, l'auteur y porte son jugement éclairé, condamnant l'hypocrisie de certaines institutions qu'impose l'Eglise, comme le couvent, qu'il critique vivement. Il va plus loin en dénonçant l'hypocrisie de certains serviteurs du dogme catholique, qui derrière leurs faux airs vertueux ne sont en fait qu'une image remplie de vices. Je serai tenté de dire, l'habit ne fait pas le moine (ahah...hum...c'est nul ouais, désolé.) Bref, la vertu n'est pas l'apanage de celui qui dit mais de celui qui fait.
J'ai trouvé le style de Lewis simple et clair, sans surprises.
Quant au rythme de l'histoire, je dois avouer l'avoir trouvé assez plat, et avoir préféré les chapitres dédiés au prieur Ambrosio, plus prenant car moins pathétiques et plus...pervers peut être (SPOIL/ L'avant dernier paragraphe où se joue le calvaire final d'Ambrosio, malheureux Faust, est d'une violence étonnante d'ailleurs. /SPOIL)

Ainsi, Le Moine fut une bonne lecture, sans pour autant m'avoir transcandé.
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Brise et ruine d’abord ce monde, nous verrons si l’autre surgit ensuite

[myriade]

merci beaucoup pour ton avis L ( être androgyne?
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Veni vidi vici

[L]

[Nessae]

J'ai lu la traduction d'Antonin Artaud qui, paraît-il, n'a pas totalement respecté la lettre de l'œuvre, mais a su faire ressortir la véritable énergie qu'avait voulu y mettre Lewis.

Même si Agnès et Ambrosio sont véritablement les deux êtres qui éclairent Le Moine, l'une par sa douce piété, l'autre par sa déchéance, les histoires des autres protagonistes sont tout de même assez intéressantes, particulièrement celle de l'ami du gars qui zyeute sur Agnès (en tout bien, tout honneur) et dont j'ai oublié le nom.
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MéluZine: parce que même les auteurs amateurs le valent bien!
Mes textes ici et ailleurs…

[carabas]

Ce livre est ma découverte de l'été, une excellente surprise. J'ai beaucoup aimé cette atmosphère gothique et la descente aux Enfers du Moine.
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Garde tes songes ;
les sages n'en ont pas d'aussi beaux que les fous!

Baudelaire, Les Fleurs du Mal, "La Voix".

[theyoubot]

J'étais persuadée que ce forum avait déjà eu un topic sur ce roman en 2006 ou 2007. Je me souviens y avoir évoqué la fin terrible du personnage principal.
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