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Chéri - Colette

 
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Vassia



Inscrit le: 11 Mai 2018
Messages: 446

MessagePosté le: Ven Juil 03, 2020 4:31 pm    Sujet du message: Chéri - Colette Répondre en citant

Hello, j'ai lu cette année un très beau livre de Colette : Chéri

C'est l'histoire d'une relation amoureuse entre une femme mûre et un jeune homme.

C'est le premier livre de Colette que j'ai lu et j'ai été transporté par l'ambiance très particulière de ce roman : les amants, la chambre, les relations entre l'amante et la mère du jeune homme, les évocations de virées à l'extérieur où transparait le luxe d'un temps passé (hôtel, voiture, soleil...)

Pour moi qui suis plutôt habitué à lire des portraits psychologiques élaborés par des auteurs masculins, j'ai été assez dérouté par les sentiments mis à nu dans ce roman par une auteure féminine. C'est peut-être aussi dû au fait que ce livre de 1920 est plus récent que la littérature à laquelle j'ai accès habituellement accès gratuitement en audio car libre de droits d'auteur.

Colette arrive à nous faire voir et ressentir les différentes scènes, on se retrouve inconsciemment à faire le parallèle avec certains moments que nous avons pu vivre nous-mêmes, c'est très réussi.

Je vous le recommande vivement *Smile*
(En plus il n'est pas long, alors pas d'hésitation *Smile*)


J'en ai noté quelques formules qui m'ont bien plu :

Elle cachait la date de sa naissance ; mais elle avouait volontiers,[...], qu’elle atteignait l’âge de s’accorder quelques petites douceurs.

La bouche aux dents serrées, qui n’éclatait presque jamais de rire, souriait souvent, [...]

Belle.... Peuh... je n’en ai plus guerre besoin....

Ce tonnelet, Mme Peloux, [...], avait été danseuse, de dix à seize ans.

C’était une jeune femme rousse, aux yeux bruns, qui émerveillait sans geste et sans paroles.

Léa tendit vers la jeune fille une main qu’on tarda à prendre [...]

Elle a, en discret, tout ce que sa mère a d’éclatant.

Elle se donna le plaisir de la faire tressaillir en lui touchant le bras.

[...], où il se tenait auprès d’elle, dédaigneux de toute conversation.

Ils demeuraient côte à côte, sans effort pour plaire ni parler, paisibles et en quelque sorte heureux.

Si elle ne dort pas, c’est qu’elle fait quelque chose de mal.

Dieu sait qu’il n’y a rien de plus attristant qu’une parente pauvre chez soi !

A quatorze ans, Chéri tâta du collège. Il n’y croyait pas. Il défiait toute geôle et s’échappa.

Une bouffée d’acacia entra, si distincte, si active, qu’ils se retournèrent tous deux comme pour la voir marcher.

Il craignait et souhaitait la question qui ne manquait pas de suivre [...]

Leurs causeries lentes, qui réveillaient un peu chaque fois les deux mêmes dieux,–l’amour, l’argent,– [...]

[...], il ne livrait rien de lui que lui-même, et restait mystérieux comme une courtisane.

Que c'est bon, un lit vide !

[...], en proie à une fureur de mutisme.

Puis elle remonta d'un petit effort vers la réalité et la bonne humeur.

Léa, [...], remuait des pensées qui la fatiguaient et qu’elle se décida à jeter, une à une, contre le calme feint de Chéri [...]

"Être beau à ce point là, c'est une noblesse", pensait-elle.

Elle regarda Chéri avec un étonnement qui la rajeunissait, [...]

Toi, le personnage sympathique dans la chose, puisque je te plaque.

Il avait un peu pâli et semblait, en rudoyant Léa, se blesser lui-même.

La vieille Lili suivait la mode, scandaleusement.

Une jupe à raies, [...], contenait le bas de son corps, [...]

[...] un poitrail nu, à peau gaufrée de dindon coriace ; [...]

[...], un cou large comme un ventre et qui avait aspiré le menton....

Ses prunelles noires allaient et venaient sur le blanc de ses yeux comme des insectes effarés.

[...], soulevée par un saint délire.

Mais Charlotte Peloux flairait la bataille comme un cheval de sang : [...]

Puis elle entrouvrit une fenêtre, tendit l’oreille pour écouter elle ne savait quoi.

Mme Peloux intimidée imita son silence.

Mme Peloux n’avait pas déménagé depuis vingt-cinq ans et maintenait en leur place toutes les erreurs successives de son goût saugrenu et thésaurisateur.

Son enfance, son adolescence lui avaient appris la patience, l'espoir, le silence, le maniement aisé des armes et des vertus des prisonniers.

On tressaute pour une porte qui claque, mais on n’a pas peur. On a peur du serpent qui passe dessous....

Il rit, de son rire maladroit et contraint.

Il n'avait jamais vu tant de larmes...

Une bête terrible n'a pas besoin de bondir pour effrayer.

"Vous m'entendez ?" Elle entendait surtout qu'il ne la tutoyait plus.

Dix-neuf ans, la peau blanche, les cheveux qui sentent la vanille ; et puis, au lit, les yeux fermés et les bras ballants.

[...] quelques ordres contradictoires mais jetés sur un ton de maître.

Pour la première fois depuis six mois, ses pieds foulaient le chemin familier.

Chéri se mit à fredonner en marchant, mais il s’aperçut au son de sa voix qu’il ne fredonnait jamais, et il se tut.

Le concierge s'épanouit avec réserve.

Mille francs ne feraient pas parler un homme qui en ignore.

Ce jeune homme aux yeux décolorés, qui connaissait à fond son dur et difficile métier de parasite, venait de céder à la curiosité et se le reprochait comme une imprudence.

Il retrouva Chéri penché sur une orangeade intacte, dans laquelle il semblait lire sa destinée.

Ah ! dit-il tout bas, c’est le bonheur ?... je ne savais pas....

[...] gonflé dans le sommeil comme un noyé [...]

[...], pathétique et superbe, [...]

Il feignit l’abrutissement pour prolonger un examen attentif de Chéri, [...]

[...] cet imbécile est plus beau qu’hier.

Desmond remarqua aussi que la dédaigneuse bouche arquée s’ouvrait, ce matin-l`a, humide, ravivée, un peu haletante, comme après une volupté hâtive.

[...] il relégua sa jalousie au plan lointain de ses soucis sentimentaux [...]

Il acheta des fleurs un peu bêtes et cérémonieuses.

Elle alla reprendre les photographies, et avant de les déchirer elle y jeta le plus dur regard dont fussent capables ses yeux bleus.

Elle fronça le front, s’enlaidit par une moue maussade

[...], et elle baissa le front, d’un mouvement taurin et hostile.

[...] des teintures de rencontre avaient allumé dans ses cheveux une flamme trop rouge.

Prompte à se vêtir, Léa ouvrit les fenêtres et s’accouda pour contempler complaisamment son avenue aux arbres renaissants.

Dans sa mémoire de femme saine au corps oublieux, monsieur Roland n’était plus qu’une forte bête un peu ridicule, [...]

Un geste précis marqua la fin de leur amitié commençante, [...]

[...] ce terrible et long regard de la femme qui sait à quelles places l’âge impose à l’homme sa flétrissure [...]

[...], la bouffée tiède et odorante qui s’évadait de la chambre en caressant sa nuque, la remplissaient peu à peu de malice et de bonne humeur.

[...], une brusque envie d’être belle la redressa.

[...] un grand éclat de rire assez féroce et pas très spontané, [...]

[...] une atteinte sournoise d’anxiété [...]

Un effort la remit en plein bon sens, en plein orgueil lucide.

[...], et l’habitude de faire l’amour sans négligence et sans monotonie?...

[...] avec une inconscience majestueuse [...]

Allons acheter [...], tout ce qu’il faut pour déguiser le monstre – la vieille femme....

Mais les jeunes femmes lui témoignèrent une déférence qu’elle ne requérait pas [...]

[...] une jeune tenancière de bar, petite, terrible et jalouse autant qu’un ratier.

Ces essais qu’elle fit pour rentrer dans la vie remuante des désœuvrés lui coûtèrent une fatigue qu’elle ne comprenait pas.

[...], d’un vin blanc de cochers, [...]

Jamais la voix blessante n’avait paru si douce à Léa.

[...] : fichez la paix à vos amis quand vous êtes dans les ennuis, ne leur faites part que de votre bonheur.

Elle s’interrompit, alluma une cigarette, habile à ce genre de suspension autant qu’une actrice [...]

Elle contemplait, écoutait sa vieille ennemie avec une satisfaction ébahie.
Recommençons, puisque c’est dans l’ombre.

[...] le fond de ses grands yeux où on ne lisait rien.

Elle entendait son cœur battre dans sa voix [...]

[...] qui, droite, cuirassée contre elle-même, attendait, elle ne savait quel coup....

Le nuage alcoolique qui adoucissait les traits de Mme Peloux s’envola; elle montra un visage net, sec, réveillé.

[...] elle pétrissait son mouchoir parce qu’il lui restait de la force à dépenser.

Cette femme est mon ennemie et c’est d’elle que me vient le réconfort.

Elle rêva longtemps, craignant tour à tour et acceptant son sort.

[...] , elle pénétra en songe dans sa vieillesse toute proche, [...]

[...] la nonchalance dégradante qui conduit les femmes mûres à négliger d’abord le corset, les teintures ensuite, enfin les lingeries fines.

[...] qu’elle supporta patiemment, avec une âme d’apprentie.

Léa sortit, avec l’allure r´résolue qu’imposent, à ceux qui les portent, certaines chaussures et certains vêtements d’étoffe rude.

Elle se remit, toute la journée, à ses patients essais de solitude.

[...] elle accueillit avec une courte joie un coup de téléphone [...]

Il y eut ensuite une longue heure de silence total à faire peur.

Une liaison de sept ans, c’est comme de suivre un mari aux colonies : quand on en revient, personne ne vous reconnait et on ne sait plus porter la toilette.

La nuit vint, qui fit éclore les lampes [...]

Elle se donna la peine de sourire d’un air mystérieux et tentateur, pour abuser les fantômes qui pouvaient errer autour de la coiffeuse et du lit formidable qui brillait dans l’ombre.

[...] elle se sentait toute froide, et pleine de mépris pour la volupté d’autrui.
Abritée, pour la nuit, du péril de l’oisiveté, [...]

[...], elle agita des projets inoffensifs qu’elle ne réaliserait pas.

[...], elle vaporisait sur elle son parfum de santal, et dépliait avec un plaisir inconscient une longue chemise de soie.

Belles anses, pour un si vieux vase !

Elle n’avait pas le goût des reliures et ne s’était jamais déshabituée de reléguer ses livres au fond des placards, avec les cartons vides et les boîtes de pharmacie.

Ce son grave, rond, insolite, offensa l’heure de minuit.

[...]et Léa courut, dans un geste instinctif de préservation et de pudeur, se poudrer le visage.

[...], et ses yeux d’où la joie coulait en pleurs lumineux.

Il fit son grand soupir dé chien de chasse.

Elle ne put se défendre d’un rire plein de mépris.

”Qu’il est bête !” pensa-t-elle avec enthousiasme.

Elle se soumit et servit son jeune amant en bonne maîtresse, attentive et grave.

[...], et sombra dans cet abîme d’où l’amour remonte pâle, taciturne et plein du regret de la mort.

[...] ils attendaient l’un et l’autre, dans une immobilité respectueuse, que la foudre décroissante du plaisir se fût éloignée d’eux.

[...], tout recula et s’évanouit devant la brutalité présomptueuse de l’amour.

Il me faut un pays où nous aurons assez de place pour ses caprices et mes volontés....

Il ne sourit pas, habitué à recevoir simplement les hommages.

[...], elle s’offrait imprudemment au regard invisible.

Il craignait, en remuant, d’émietter un reste de joie, un plaisir optique qu’il goûtait [...]

Son grand bonheur de la veille lui semblait réfugié, fondu et tout petit, dans un reflet, [...]

[....], mais il referma les yeux et tout son corps se mit à mentir sans savoir pourquoi, en feignant la mollesse du sommeil.

Il gardait l’impression vague et le malaise d’avoir commis une action assez laide.

Chéri inclina la tête et ferma les yeux afin que sa mémoire lui rendit la chambre de la veille, mystérieuse et colorée comme l’intérieur d’une pastèque, [...]

Le son de la bonne voix cordiale se répandit dans la pièce en même temps qu’un arôme de tartines grillées et de cacao.

Les sujets ennuyeux, il faut les traiter vite.

Ces petites choses-là c’est plus agaçant qu’une grande décision, [...]

Son propre mutisme l’écrasait [...]

[...], avec une désinvolture qui cachait déjà une grande crainte.

[...] il persista dans sa contemplation canine et misérable.

A mesure qu’elle parlait, elle accroissait son mal, le changeait en un chagrin cuisant, agressif et jaloux, un chagrin bavard de jeune femme.

S’il nous faut finir, vas-tu pour cela ressembler aux autres femmes ?

Elle sentit confusément la ruse sous l’hommage, [...]

Il claqua des doigts, avec une fierté de propriétaire, [...]

Il se jeta à genoux contre elle, laissant voir sur son visage la lâcheté d’un enfant qui ne trouve plus de mots pour cacher une faute.

Il s’arrêta, effrayé de ce qu’il avait failli dire.

[...], ma force me quitte dès que ta chair s’éloigne de moi !

Elle t’aime : c’est à son tour de trembler.

Un espoir, imbécile comme celui qui peut atteindre, pendant leur chute, les gens qui tombent d’une tour, brilla entre eux et s’évanouit.

Elle referma sur lui la porte et le silence mit fin à ses vaines paroles désespérées.

Une vieille femme haletante répéta, dans le miroir oblong, son geste, et Léa se demanda ce qu’elle pouvait avoir de commun avec cette folle.

Sur le trottoir il boutonna son pardessus pour cacher son linge de la veille.


(Colette / Chéri)
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