Tybalt
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Posté le: Mar Juin 13, 2017 7:57 pm Sujet du message: Indiana - George Sand |
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Une petite présentation :
Indiana est une jeune femme créole. Fille d'un père violent, elle est devenue la femme d'un mari brutal et autoritaire, le colonel Delmare, avec qui elle réside dans un manoir du Lagny. Indiana n'apprécie pas son mari et parvient à lui résister dans une certaine mesure par sa froideur et son maintien imposant le respect. Mais elle dépérit peu à peu. La seule réelle fréquentation du couple est un sir anglais, Ralph Brown, placide et flegmatique au possible, et dont le calme semble n'exprimer qu'un certain égoïsme. Bel entourage pour une jeune femme !
Alors, lorsqu'Indiana rencontre son cousin, Ramon de la Ramière, un bel homme de son âge élégant, cultivé et beau parleur, elle s'intéresse rapidement à lui. Ramon, sorte de Don Juan en plus naïf, est prompt à s'enflammer pour une belle femme. Mais il noue d'abord une liaison avec Noun, la femme de chambre d'Indiana... avant de s'intéresser à la maîtresse.
Cet amour, auquel Indiana résiste de son mieux, vient renverser peu à peu l'équilibre délicat qu'entretenaient les habitants du château et place Noun et Indiana dans une situation de plus en plus dangereuse pour leur coeur, leur honneur, voire leur vie.
Mon avis :
Indiana est le premier roman "non paysan" que j'ai lu de George Sand. Ça a été une véritable révélation : je me suis rendu compte que Sand avait écrit une oeuvre beaucoup plus variée et riche que le peu que je connaissais jusque là !
Indiana, c'est une sorte de Madame Bovary avant l'heure (pour la jeune épouse mécontente qui veut prendre un amant), mais avec un style, une construction et un univers radicalement différents. George Sand maîtrise à la perfection la structuration d'un roman : elle sait poser une scène, installer une atmosphère, mettre en scène des personnages peu nombreux mais à la psychologie fouillée (qui vous réserveront parfois des surprises), et dans le même temps elle ne s'étale pas en digressions, elle ne perd pas de temps, elle mène son récit au cordeau, comme un ressort de montre. Le tout avec un style à la fois élégant et fluide, capable de beaucoup d'esprit et même d'ironie (Ramon de la Ramière est un portrait au vitriol du jeune séducteur complètement irresponsable).
Résultat : je l'ai dévoré, et j'en ai redemandé aussitôt.
Si vous voulez du Balzac sans les descriptions à rallonge ou les digressions en ventre mou, ou bien du Flaubert en moins sculptural, ou bien du Racine en belle prose accessible et avec des bourgeois à la place des rois, n'hésitez pas et lisez Indiana, vous m'en direz des nouvelles ! |
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