Les nuages noirs s’amoncellent – Chen Ming

[shopgirl]

Présentation : " Je suis né dans une famille pauvre. La première moitié de ma vie était déjà passée, traversée de mille expériences tragiques, lorsqu'une Chine nouvelle apparut. J'espérais que l'autre moitié de ma vie serait plus douce. Mais je n'étais pas né sous une bonne étoile. La période néfaste qui suivit dura plus de trente ans.
C'est en 1988 que Camille Loivier, alors jeune étudiante française en Chine, rencontre le professeur Chen Ming. Ils se voient chaque semaine pendant deux ans. Le vieil homme entreprend d'écrire ses mémoires. Il lui confie le manuscrit - impubliable en Chine populaire -, à charge pour elle de le traduire. Chen Ming meurt en 1996. Il laisse un témoignage exceptionnel sur le " goulag " chinois.
Mon avis : Un témoignage éprouvant mais exceptionnel
Quand on décide de lire un tel livre, il faut savoir qu’il ne s’agit pas simplement d’une lecture mais bien d’un engagement moral. Et, en effet, le témoignage de Chen Ming est éprouvant. Il démontre, s’il en était encore besoin, que le communisme (ici à la « sauce chinoise ») est la cause d’horreurs en série, selon le principe que la fin justifie les moyens ou, autrement dit, qu’on ne fait pas d’omelettes sans casser d’œufs (en l’occurrence, les œufs se sont les hommes, ce qui est bien le problème…). L’auteur a tout connu des horreurs possibles sous ce régime : prison (à la chinoise), déportation en laogai (« centre de rééducation par le travail » ; c’est à cette main-d’œuvre gratuite que la Chine doit ses grands travaux de type barrages), mis au ban de la société, lavage de cerveau (appelé « purification »), etc.
Le miracle de ce livre c’est qu’en dépit des souffrances, humiliations et harcèlements en tous genres qu’il a subis, Chen Ming a réussi à garder un esprit vif et aiguisé. Le lavage de cerveau (mais aussi la torture mentale) entrepris par le régime maoïste n’a pas eu de prise sur lui : il est capable d’en démonter toutes les contradictions, les manipulations. Le mépris de la vie humaine affichée par ce régime est effarant et l’auteur montre bien que garder sa dignité est un combat permanent. Il a fait preuve d’une force de caractère hors du commun, quand nombre des intellectuels humiliés se sont suicidés ou ont sombré dans la folie (ce que l’on peut comprendre).
Ce que j’en retiens : difficile de garder foi en l’Homme après une telle lecture, pourtant essentielle !A lire ! (surtout quand on croit encore que le communisme n’est qu’une belle utopie…)

Zulma / 220 pages
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[Val]

GrrrrrrrrrVais encore être obligée de rallonger ma liste.Devenue liste utopique plutôt que réaliste Val

[shopgirl]

[Val]

Non mais t'inquiètes, j'avais bien compris ça Val