Posté le: Mer Déc 23, 2009 9:52 pm Sujet du message: La Cousine Bette - Balzac
J'avais dû lire ce roman pour un contrôle de lecture. Et oui, on fait des contrôles de lecture en hypokhâgne mais des interrogations suscitant une véritable réflexion. Je n'avais pas pu par manque de temps lire la deuxième moitié du roman environ dans son intégralité et j'avais donc juste parcouru rapidement. Cela ne m'a pas empêché finalement d'avoir un 13 à l'interrogation, grâce surtout aux questions sur La Curée de Zola.
J'ai finalement lu en entier ce roman et je dois dire que j'ai bien aimé, pourtant cela n'était pas gagné au départ. J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire. Cependant, c'est un roman très plaisant, notamment grâce aux personnages dépeints par Balzac auxquels on s'attache ou qu'on déteste. C'est ce qui fait la force à mon avis des romans balzaciens même si je n'en ai lu aucun autre avec évidemment ses descriptions même si je préfère les descriptions de Zola. Finalement, ce roman est immorale quand on voit la fin même si Valérie Marneffe et Lisbeth sont punies. Valérie est un des personnages que j'ai préféré. Je l'ai détestée évidemment mais elle est fascinante. Lisbeth m'a beaucoup moins marquée qu'Adeline par exemple qui est un personnage vraiment très touchant, courageux. Le baron Hulot est vraiment un personnage également très particulier, détestable mais ayant un poids certain dans ce roman. Crevel est un personnage de la même veine qu'Hulot. Wenceslas est un personnage qui n'est pas non plus très nette mais qui a suscité beaucoup moins de dégoût chez moi que Crevel ou Hulot. Le personnage de Madame de Saint-Estève ou Madame Nourisson est fascinant même si c'est l'incarnation du diable, une macrelle doublée d'une intrigueuse et meurtrière. Le personnage du baron Montès apporte une couleur exotique au roman qui est très intéressante. C'est un personnage que ma professeur de français adore, elle nous l'a dit quand on a corrigé le devoir de lecture.
Je vais lire en tout cas d'autres romans ou nouvelles balzacien(nes) car c'est une littérature vraiment essentielle pour avoir une bonne culture littéraire et plaisante en même temps même s'il faut s'accrocher.
Inscrit le: 30 Juin 2004 Messages: 5671 Localisation: Physiquement : Cergy, France. Mentalement : MIA
Posté le: Ven Jan 01, 2010 12:11 pm Sujet du message:
Tu peux faire quand même un résumé de l'histoire ? _________________ Crazy Modératrice et Dictatrice Adjointe Il ne faut pas confondre ce qui est personnel et ce qui est important (Terry Pratchett)
J'ai un blog, et maintenant, j'ai publié un roman
Posté le: Ven Jan 01, 2010 12:17 pm Sujet du message:
Crazy a écrit:
Tu peux faire quand même un résumé de l'histoire ?
Elisabeth Fischer ou la Cousine Bette est appelée par sa cousine Adeline Hulot à Paris. C'est une vieille fille aigrie, jalouse de sa cousine, laide. Elle va essayer de détruire la vie de sa cousine et de ses proches : Hortense Hulot, la fille de la Cousine, le Baron Hulot qui est l'époux d'Adeline infidèle. Elle a pour alliée Valérie Marneffe, une courtisane débauchée.
C'est un résumé très court. Je ne vais pas raconter toutes les péripéties. C'est une lecture qui n'est pas évidente car il est difficile de rentrer dans le roman mais c'est à connaître à mon avis.
Posté le: Ven Jan 01, 2010 6:59 pm Sujet du message:
krys a écrit:
comme aurele, j'aime beaucoup le personnage de Valérie !!!
Cette garce est un personnage génial effectivement par sa répartie. Son sort n'est pas touchant évidemment mais psychologiquement, c'est un personnage super intéressant.
Inscrit le: 26 Avr 2007 Messages: 840 Localisation: France
Posté le: Mer Mai 28, 2014 12:34 am Sujet du message:
Je viens de terminer le roman et il m'a beaucoup plu. C'est certainement l'un de mes préférés parmi la dizaine de livres de Balzac que j'ai lu jusqu'à présent.
J'ai trouvé au livre un ton plus désabusé que ce n'est habituel chez Balzac. Bien sûr, ses romans rayonnent rarement d'optimisme, mais on y trouve tout de même souvent l'idée qu'il est possible de mener une vie vertueuse et d'être heureux. Dans La cousine Bette, on a le sentiment que c'est à peu près impossible (surtout si on n'a pas le bonheur de naître riche).
Il y a certes Adeline Hulot, mais elle caricature la vertu plus qu'elle ne la représente. Son acceptation sans réserve de toutes les débauches de son mari est une faute, qui met en péril sa famille toute entière et ne rend même pas service au mari lui-même. La passivité n'est pas une vertu réelle et l'orgueil qu'elle en tire m'est apparu assez déplacé. (Son refus absolu de faire le moindre reproche au baron Hulot rend d'ailleurs assez ridicule la leçon de morale qu'elle se permet de tenir vers la fin du livre à une jeune fille entretenue.)
Lisbeth n'est pas un personnage aussi central et actif qu'on pourrait le penser étant donné qu'elle donne son titre au roman. C'est cependant un personnage original, doté d'un caractère marquant. Son amitié avec Valérie Marneffe est l'une des rares relations sympathiques qu'on trouve dans le livre.
Valérie elle-même est sans doute le personnage le plus central du livre. Elle ne se distingue certes pas par une moralité exacerbée, mais elle n'est pas non plus la créature démoniaque que se représente la famille du baron Hulot (Hulot n'avait pas attendu Valérie pour commencer à se ruiner et il l'aurait fait avec une autre femme s'il ne l'avait pas rencontré).
Au fond, toutes ces courtisanes (Valérie elle-même, Josépha, Jenny, etc.) sont presque exactement semblables à tous les jeunes hommes pleins d'ambition qu'on trouve dans les romans de Balzac (Rastignac, Lucien de Rubempré, etc.). Lancées dans la vie sans guère de moyens, elles utilisent leur esprit, leur talent et leur charme pour obtenir l'argent et le prestige qu'elles désirent. Elles ne sont pas dénuées de sentiments humains, mais elles se soucient avant tout de leur intérêt.
Bref, je n'ai pas détesté Valérie. J'ai détesté le baron Hulot, en revanche, que son incapacité à se contrôler comme à apprendre de ses erreurs rend insupportable.
Le comte Steinbock est assez semblable de caractère au baron Hulot, mais Balzac l'utilise davantage pour illustrer ses opinions sur le travail artistique (que j'ai trouvé très intéressantes).
Il est intéressant de remarquer que l'histoire s'achève en 1846, qui est l'année même où Balzac l'écrit. Dans la plupart des livres que j'ai pu lire de lui jusqu'à présent, il mettait un certain écart temporel entre son époque et celle de ses personnages. Cette fois-ci, il dépeint tout à fait directement son époque.
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