Un héros de roman qui incarne le Mal ?

[Anonyme]

Voilà, je fais appel à vos lumières, car je suis en panne d'inspiration....
Je voudrais trouver un roman dont le personnage principal soit un héros méchant, qui incarne le Mal. Il peut être diabolique et surnaturel ou très humain, mais profondément mauvais.
Le "must" serait qu'il y ait une lutte entre le Bien et le Mal et que ce soit le Mal qui triomphe.....
Âge des lecteurs: environ 17, 18 ans.
Merci.

[lily cocci]

la loi de 1949 (?) sur la littérature jeunesse interdit ce genre de situation. NON ?
tout ce qu'on veut au milieu du livre, mais la fin doit être pleine d'espoir pour ne pas freiner le developpement psycho machin chouette de nos têtes blondes...
donc, si je ne dis pas de bêtises, il ne te reste "plus que" la littérature dite adulte. ^^

[Tess]

Quelques idées comme ça: Hellboy, Carrie... en fait, tu devrais trouver ton bonheur auprès de Stephen King

[Anonyme]

[lily cocci]

voici le texte officiel, pour ne pas être taxée (à juste titre) d'esprit réducteur. ^^

loi de 1949 sur les publications destinées à la jeunesse

Article 2 Les publications visées à l’article 1er ne doivent comporter aucune illustration, aucun récit, aucune chronique, aucune rubrique, aucune insertion présentant sous un jour favorable le banditisme, le mensonge, le vol, la paresse, la lâcheté, la haine, la débauche ou tous actes qualifiés crimes ou délits ou de nature à démoraliser l’enfance ou la jeunesse, ou à inspirer ou entretenir des préjugés ethniques. Elles ne doivent comporter aucune publicité ou annonce pour des publications de nature à démoraliser l’enfance ou la jeunesse.

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000006068067&dateTexte=20090806

[Anonyme]

Merci ! Je ne savais pas du tout !

[Tybalt]

Mh... la première chose que ça me rappelle, c'est un univers de jeu de rôle créé pour Donjons & Dragons et qui s'appelle Midnight. Le principe est exactement celui que tu cherches : un monde avec une lutte Bien/Mal façon Seigneur des Anneaux, mais où le Mal a gagné et où les héros sont cantonnés au rôle de rebelles luttant dans l'ombre. Il y a sans doute eu quelques romans dérivés de la gamme, mais ce ne sont peut-être pas des chefs-d'oeuvre.

Parmi les oeuvres plus classiques, je ne vois pas de héros absolument mauvais et irrécupérable. La seule figure qui me vient à l'esprit pour l'instant, c'est Elric de Melniboné, dans les livres de Michael Moorcock : il n'est pas complètement mauvais, mais il est au service d'Arioch, dieu du Chaos, qui se nourrit d'âmes... ça correspond à peu près à la définition, et ça cadre bien avec l'âge des lecteurs que tu indiques.

De manière générale, je ne suis pas sûr qu'il y ait tant que ça de personnages profondément mauvais. En revanche il y a de plus en plus de héros ambivalents, ni tout blancs ni tout noirs - c'est une tendance assez répandue.

Ah, mais il y a aussi Benvenuto, dans Janua Vera et surtout Gagner la guerre, qui est un parfait s*****, même s'il est irrésistiblement sympathique... (cf. sur le forum Fantasy à "Récits du vieux royaume", de Jean-Philippe Jaworski)

Sinon, dans un genre un peu différent, il y a Bel-Ami de Maupassant

[Crazy]

[Tess]

Je sais, Hellboy ne colle pas avec ce que recherche Camille. Mes yeux ont vu "personnage principal ... diabolique", et mon cerveau a pensé "Hellboy"! De même, Carrie est plutôt gentille, tant qu'on la cherche pas...

[Crazy]

Tiens un qui colle bien (un des deux narrateurs) : Un jour je serai invincible. Lisible par des "grands ados", je pense.

J'en cherche d'autres...

*Edit* mon mari a évoqué la série "Dobermann" de Joël Houssin, mais je crains que ça soit un peu hard pour le public visé.
_________________
Crazy
Modératrice et Dictatrice Adjointe
Il ne faut pas confondre ce qui est personnel et ce qui est important (Terry Pratchett)
J'ai un blog, et maintenant, j'ai publié un roman

[Turb]

....et le Portrait de Dorian Gray d'Oscar Wilde ? Cela correspond bien.
_________________
En cours de lecture : Le Mythe de Sisyphe, d'Albert Camus

[theyoubot]

[Lisbeï]

[Efelle]

En plus de Gagner la guerre de Jaworski et du cruel (mais inégal) Elric de Moorcock, je citerai Cugel de Jack Vance (Cugel l'Astucieux et Cugel Saga), une bonne crapule immorale.
Sinon il y a aussi Kane de Karl E Wagner.

[carabas]

Le Parfum avec Grenouille?
Le Moine de Lewis? La fin est ambigüe. Edit : je viens de voir que tu le proposais. Sincèrement, je l'ai découvert récemment et je trouve que ça pourrait faire l'affaire. C'est en plus très bien écrit.
_________________
Garde tes songes ;
les sages n'en ont pas d'aussi beaux que les fous!

Baudelaire, Les Fleurs du Mal, "La Voix".

[andy]

[Anonyme]

Je ne connais pas tous les romans que vous évoquez, mais je garde vos idées et je vais me mettre à les lire.....
Merci !
Ceci dit, si vous avez d'autres suggestions, je prends.....

[Christopher]

Dans le genre thriller : ce cher Dexter. Un tueur psychopathe. Pas de pornographie mais il découpe ses victimes en petits morceaux.

[Tess]

[Oiseau-à-ressort]

Dexter, totalement, mais s'il a "son" code moral.
Sinon, je pense au personnage (perdu le nom, mais c'est en "ic") de Pandore au Congo (Albert Sanchez Pinol) dont l'histoire est relatée par le narrateur. Une belle ordure machiavélique, non ?
_________________
",..)-;'...?..;..)" (Caracole, dans La Horde de contrevent)
"J'ai passé cinq heures dans ce putain de placard. Et quand je ferme le yeux, j'ai encore l'impression d'être surveillé par un cintre." (Ombre de l'ombre, PI Taïbo II)

[curunir]

Dans le cycle de la rose du Prophète de Weiss et Hickmann, l'un des héros est définitivement du côté du Maaal. D'une manière générale leurs écrits (de qualité variable) mettent en scène des personnages pour le moins ambigus.

[Elegie]

Peut être faudrait-il en dire plus sur ce que vous entendez par "mal"?
S'agit-il d'un personnage par essence nihiliste et destructeur ou de quelqu'un plus "soft", du style anti héros assez sympathique au fond?
Si la première réponse correspond à vos attentes : voici quelques propositions... Dont certaines ne sont pas à mettre dans les mains de tout jeunes gens :
- Les 120 journées de Sodome du Marquis de Sade (et aussi Juliette ou la prospérité du vice et son pendant Justine ou les infortunes de la vertu . A réserver définitivement à un lectorat mature, car la plupart des scènes feront plus que choquer un public non averti. Disponible sur le net, car rentré dans le domaine public. Je ne saurais trop le déconseiller pour un lecteur de 17-18 ans, mais à part cela, ces livres rentrent exactement dans votre "cahier des charges"
- Pour ce qui est de la fantasy, et pour un univers Donjons et Dragons, Milady débute la réedition en grand format d'une séquence consacrée aux drows (les elfes noirs) en six volumes. Le premier tome s'appelle chez Milady si ma mémoire est bonne "Dissolution" (j'ai la totalité de la série chez Fleuve Noir, et les titres ont évolué avec la reprise de la licence, désolée ) : pas de la grande littérature, mais là on a affaire à de vrais pourris, délicieusement méchants et sans scrupules. (mais gare aux scènes de sadisme : c'est dans la nature des drows après tout...)
- du bon mais plus exigeant : la série des Nicolas Eymerich Inquisiteur d'Evangelisti (paru chez Presse Pocket. Actuellement dans la collection "Science fiction" : difficilement classable, mais une chose est sûre : la vision de l'humanité est sombre, trés sombre...
- une variante gore du portrait de Dorian Gray : le portait du mal de Masterton... Si on peut se le procurer en ce moment en poche. A défaut, à rechercher en bibliothèque ou chez un bouquiniste (auparavant paru en Pocket Terreur). Déconseillé aux âmes sensibles.
- Les Bienveillantes de Littell. Même réserve que pour le Marquis de Sade : je le déconseillerais formellement à toute personne n'ayant pas acquis une certaine maturité.
- Le trône de fer de GRR Martin mérite attention.
- Dans le genre "ils ont l'air de vrais pourris mais sont en fait assez sympathiques" : voir la compagnie noire de Glenn Cook
- un bon thriller Au-delà du mal de Shane Stevens. Mais se finit mal pour le "héros"
Un livre acheté aujourd'hui après un article trés prometteur dans la rubrique estivale "les romans de la crise" du Monde : le couperet de Daniel Westlake. Je ne sais pas ce que cela vaut, mais cela semble correspondre totalement à vos attentes, puisque le héros finit par arriver à ses fins. Le "héros" en question a été licencié suite à une restructuration et, pour retrouver du travail se met à tuer... ses concurrents potentiels pour les jobs qu'il est susceptible de décrocher. Bref, le livre peut tout à fait rentrer dans vos critères... D'autant plus qu'apparemment il parvient à ses fins...

Dans un genre plus "soft" Bel ami de Maupassant ou La curée et L'argent de Zola ne sont pas à ignorer : les héros ne sont pas des assassins sadiques, l'histoire ne se finit pas trés bien pour eux, mais le mal ne se limite pas à la capacité à se livrer à des actes sadiques sur ses contemporains...
Mais j'arrête là, car je vais finir par vous assommer sous ces monceaux de livres...

NB : pour "Midnight" dans l'univers de Donjons et Dragons, est-ce la même chose que Ravenloft?

[Crazy]

[Elegie]

Je ne connais pas dans ce cas, mais cela a l'air prometteur...

[Anonyme]

Oui, tout ceci a l'air bien intéressant.
Mille remerciements à tous !

[theyoubot]

[Rudy]

L'échiquier du mal de Dan Simmons pourrait correspondre, non ?
_________________
Vieillir est le meilleur moyen de vivre longtemps

[Toonnette]

American Psycho de Bret Easton Ellis.
Mais c'est violent, avec des scènes très gore. A ne pas mettre entre toute les mains donc.
_________________
On ne voit bien qu'avec le coeur, l'essentiel est invisible pour les yeux
Faites que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas votre rêve.

[Hoël]

American psycho est lisible par des jeunes gens à condition qu'ils aient le coeur bien accroché .

Sinon , la trilogie de La première loi d'Abercrombie rassemble un lot impressionnant de personnages principaux sadiques , hyperviolents , lâches et manipulateurs...
_________________
"Tout est dans tout et réciproquement ."

[theyoubot]