Posté le: Mar Jan 31, 2006 8:49 am Sujet du message: l'Homme qui rit - Victor Hugo
Par Dracosolis
"Ursus était un homme, Homo était un loup." c'est par ces mots que Victor Hugo ouvre "L'Homme qui rit".Tout le roman est là dans ces 8 mots, et pourtant tout le roman est absolument, unique, prolifique, riche, fou... hugolien en somme
Se colleter avec la langue foisonnante d'images d'Hugo n'est pas facile pour nous lecteurs du 20ème habitués à des plumes moins colorées mais le voyage vaut l'effort. :-)
En angleterre au 17ème siècle, un nourrisson est sciemment défiguré afin d'en faire un monstre de foire. Son coeur sera aussi noble et droit que son visage sera une chose tordue et d'apparence malfaisante.Mon Hugo fondateur et préféré
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Posté le: Mar Jan 31, 2006 12:13 pm Sujet du message:
Je plussoie sur ce qui vient d'être dit. J'ajouterai que je regrette beaucoup qu'il ne soit pas davantage connu, car personnellement, je le préfère (et d'infiniment loin !) aux Misérables, par exemple. _________________ Même le soleil se couche.
Posté le: Mer Fév 01, 2006 10:39 am Sujet du message:
stelmari a écrit:
Je plussoie sur ce qui vient d'être dit. J'ajouterai que je regrette beaucoup qu'il ne soit pas davantage connu, car personnellement, je le préfère (et d'infiniment loin !) aux Misérables, par exemple.
la comparaison n'est peut-être pas pertinente, Stel'...
les Misérables et l'Homme qui Rit n'ont pas les mêmes enjeux
ni littéraires ni sociaux, et ce n'est peut-être même pas le même Hugo qui les écrit :lol:perso j'adore les Misérables et les relis fréquemment (1 fois tous les 2 ans environ) autant que L'Homme qui Rit
mais je n'y cherche pas les mêmes choses
la dimension poétique de l'Homme qui Rit est incomparable, la dimension humaine des Misérables est indispensable...
enfin ce n'est que mon avis et je le partage sans l'amoindrir
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Posté le: Mer Fév 01, 2006 3:38 pm Sujet du message:
Je crois en avoir lu une version BD (que j'ai trouvée très poignante d'ailleurs) _________________ Crazy Modératrice et Dictatrice Adjointe Il ne faut pas confondre ce qui est personnel et ce qui est important (Terry Pratchett)
J'ai un blog, et maintenant, j'ai publié un roman
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Posté le: Jeu Fév 02, 2006 11:50 am Sujet du message:
Dracosolis a écrit:
la dimension poétique de l'Homme qui Rit est incomparable, la dimension humaine des Misérables est indispensable...
En ce qui concerne la "dimension poétique", je le comparerais bien aux Travailleurs de la Mer, en ce qui me concerne. Et ce qui me touche particulièrement dans L'Homme qui rit, c'est la "dimension humaine", précisément.Cela dit, je pense comprendre ce que tu veux dire : il est certain que Les Misérables a une vision de fresque sociale, qui n'apparaît que très peu dans l'Homme qui rit. Cependant, pour moi ils sont bien tous deux signés du même Hugo !Ce que je voulais dire, c'est que je trouve dommage que ce très beau roman (peut-être + difficile que les bestsellers que sont Les Misérables ou Notre-Dame de Paris, même s'il évoque un peu ce dernier par le côté de la monstruosité, par ex) ne soit pas davantage connu et reconnu, étant donné qu'il a à mon sens autant de qualités que les bestsellers en question. Je n'entendais pas faire de "comparaison", ce qui serait en effet un exercice à peu près impossible, il me semble.Tout cela n'étant bien sûr que mon avis ! _________________ Même le soleil se couche.
Posté le: Ven Fév 03, 2006 3:48 pm Sujet du message:
stelmari a écrit:
Ce que je voulais dire, c'est que je trouve dommage que ce très beau roman (peut-être + difficile que les bestsellers que sont Les Misérables ou Notre-Dame de Paris, même s'il évoque un peu ce dernier par le côté de la monstruosité, par ex) ne soit pas davantage connu et reconnu, étant donné qu'il a à mon sens autant de qualités que les bestsellers en question. !
tu as tout à fait raison
quant à l'origine de ça, eh bien force m'est de pointer l'école qui a fait des choix dans Hugo comme dans Zola par exemple...
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Posté le: Jeu Avr 26, 2007 4:43 pm Sujet du message:
Je viens de dévorer ce pavé de 800 et quelques pages...et j'en ressors époustoufflée. C'est magnifique! grandiose!
Hugo nous donne la un roman tantôt épique, tantôt purement romantique, tantôt satire sociale.. Du suspense, de l'aventure, de la réflexion, des émotions... Les personnages sont atypiques, profonds, et ne laissent pas indifférents. Cela peut parfois paraître caricatural, mais pourtant, cela sonne tellement vrai, encore aujourd'hui.
Le style, ah, le style... magnifique! Prose enflammée, parfois mordante, ironique, parfois tendre, toujours majestueuse. Une richesse incomparable du lexique, des descriptions longues mais splendides.
Hugo critique, Hugo émeut, Hugo subjugue. Parfois, je me suis dit "stop", "c'est trop", "je saute ce passage". Impossible. Les mots m'ont attrapé, scotché. Toute une gamme d'émotions passe lors de cette lecture, horreur et attendrissement, tristesse et rire.
Je sais, cette critique est dithyrambique....mais qu'attendre d'autre après la lecture de ce roman démesuré, baroque, truffé de morceaux d'anthologie?
Quelle bonheur d'être francophone et de pouvoir savourer pleinement une telle oeuvre...
Dernière édition par EcumeDesEtoiles le Jeu Avr 26, 2007 5:51 pm; édité 1 fois
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Posté le: Jeu Avr 26, 2007 5:44 pm Sujet du message:
EcumeDesEtoiles a écrit:
Quelle bonheur d'être française et de pouvoir savourer pleinement une telle oeuvre...
Francophone, tu veux dire ? _________________ Crazy Modératrice et Dictatrice Adjointe Il ne faut pas confondre ce qui est personnel et ce qui est important (Terry Pratchett)
J'ai un blog, et maintenant, j'ai publié un roman
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Posté le: Dim Jan 27, 2008 3:22 pm Sujet du message:
Je viens de finir L'Homme qui Rit. Pendant les cent dernières pages, je me suis constamment demandé si cette histoire allait bien finir ou pas ! Evidemment, j'aurais dû me rappeler qu'il n'est pas très courant que les histoires de Totor se terminent bien ! Et pourtant j'y ai cru un moment. Sa façon de faire suivre "Le paradis retrouvé ici-bas" de "Non. Là-haut" est extraordinairement vicieuse. En fait, je dois dire que j'ai été un peu déçu de le voir nous sortir une double mort tragique de son chapeau dans les cinq dernières pages (même si l'état de santé fragile de Déa le rendait bien sûr assez prévisible).
Les personnages sont très marquants, comme toujours chez Hugo. J'ai cependant trouvé Déa un peu trop parfaite (comme si, étant aveugle, elle ne pouvait pas avoir de véritables défauts moraux).
L'expression des passions et des tourments intérieurs est un domaine où Hugo excelle particulièrement. J'ai notamment aimé la description des tentations de Gwynplaine et de la haine de Barquilphedro.
Le comique n'est pas très présent, mais la scène où Ursus fait face aux trois juges vaut son pesant de cacahouètes. Josiane endormie est aussi érotique qu'il doit être possible de l'être dans un roman de Hugo. Et, bien sûr, le moment où Déa meurt en s'écriant "Lumière !" est extrêmement poignant.
La critique sociale m'a quelque peu rappelé Les Misérables, même si elle vise ici plus particulièrement le système aristocratique.
A noter que Victor Hugo tire son propre portrait d'exilé (et s'en prend à ceux qui le critiquent) à travers le personnage de Linnoeus Clancharlie, qui a quitté l'Angleterre pour la Suisse après la restauration de la monarchie.
Je n'ai pas adoré L'Homme qui Rit autant que 93 ou Les Misérables. J'ai notamment un peu regretté que les événements soient à ce point concentrés dans le dernier quart du livre. Par ailleurs, même si la critique sociale ne manque pas de poids, je préférais celle des Misérables (peut-être parce que Hugo y analysait l'époque qui lui était contemporaine au lieu de se tourner vers le passé).
Mais ça reste bien entendu un très bon livre.
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Posté le: Ven Mar 28, 2008 5:59 pm Sujet du message:
J'ai trouvé ce roman très puissant, avec des personnages magnifiques et une écriture... riche, hugolienne quoi. _________________ Garde tes songes ;
les sages n'en ont pas d'aussi beaux que les fous!
Posté le: Mar Juin 18, 2013 11:11 pm Sujet du message:
C'est le troisième roman de Hugo que je lis en entier après Notre-Dame de Paris et Les Misérables.
J'ai trouvé ce roman fabuleux, c'est du très grand Hugo. L'art du portrait, de la caractérisation des personnages est une grande réussite. On retrouve le côté grandiloquent de l'auteur, son sens de l'épique (traversée en mers des comprachicos notamment).
L'arrière-plan historique est intéressant.
J'ai trouvé quelques longueurs dans certains passages, je pense en particulier à tout le début du livre VIII de la deuxième partie, jusqu'au chapitre "Les tempêtes d'hommes pires que les tempêtes d'océans" dans lequel Gwynplaine se révèle. Son discours est un des grands passages de l'oeuvre et un des plus brillants.
Je déplore que Josiane ne soit pas plus présente, elle est fascinante même si diabolique. Elle disparaît un peu trop subitement, sans qu'on sache quel est finalement son destin. Idem pour David Dirry-Moir.
Barkilphedro est un personnage diabolique, il est le pendant masculin de Josiane.
Dea est très touchante à la fin du roman mais un peu trop transparente dans le reste du livre, dommage.
Ursus est attachant, il ressemble un peu à Jean Vajean bien entendu. Homo est un personnage à part entière et sa relation avec son maître et Gwynplaine est belle, la fin du roman en cela est révélatrice de son attachement à Gwynplaine et des sentiments qu'une bête éprouve.
La fin du roman comme pour Les Misérables est très touchante.
Inscrit le: 04 Avr 2005 Messages: 6308 Localisation: Sud
Posté le: Mer Juin 19, 2013 6:54 am Sujet du message:
Arf, tu me donnes envie de le relire : je me rends compte que j'ai presque tout oublié :-(. En tout cas, tu es mûr pour attaquer un autre grand Hugo. Plutôt fresque sociale, pour changer ? Dans ce cas, 93 te tend les bras. Une histoire de caractères, avec peu de personnages ? Les travailleurs de la mer. _________________ Même le soleil se couche.
Posté le: Mer Juin 19, 2013 10:32 am Sujet du message:
Je n'ai pas prévu d'attaquer un autre roman de Hugo tout de suite. En revanche, je pense plutôt me tourner vers Le dernier jour d'un condamné et Claude Gueux. Je possède tous les romans de Hugo dans ma bibliothèque, excepté Bug-Jargal dont il existe deux versions.
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