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Splendeurs et misères des courtisanes - Balzac

 
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Outremer



Inscrit le: 26 Avr 2007
Messages: 840
Localisation: France

MessagePosté le: Lun Aoû 20, 2012 1:26 am    Sujet du message: Splendeurs et misères des courtisanes - Balzac Répondre en citant

Gloria in excelsis deo ! comme on dit en vieux patois auvergnat. Ca doit faire plus de trois mois que j'ai entamé ce bouquin et je viens seulement d'en voir la fin !

Splendeurs et misères des courtisanes est la suite des Illusions perdues et c'est un pavé du même calibre (700 pages en livre de poche). Balzac avait écrit une amorce de ce roman en 1838, mais la publication véritable (sous forme de feuilletons) s'est étalée de 1843 à 1847.


(Attention, ce qui suit dévoile certains éléments de la fin des Illusions perdues.)


L'histoire débute en 1824 et s'achève quelques semaines avant la révolution de 1830 (il y a un bond en avant de cinq ans qui est assez rapidement expédié). Après ses échecs du livre précédent, Lucien de Rubempré est remonté en selle grâce à la protection du prétendu abbé Carlos Herrera (en réalité Jacques Collin, le Vautrin du Père Goriot). Il connaît de nouveau du succès sur la scène parisienne et espère faire un prestigieux mariage avec la fille d'un duc important. Pour cela, cependant, il a besoin d'encore plus d'argent.

Lucien a une liaison amoureuse avec la jeune courtisane Esther Gobseck. Herrera compte utiliser les sentiments sincères et puissants d'Esther pour concrétiser les ambitions qu'il a pour Lucien. Une occasion se présente à lui lorsque le vieux et très riche banquier Nucingen (l'époux de l'une des deux filles du père Goriot) va apercevoir Esther et en tomber éperdument amoureux. Esther, malgré le dégoût que cela lui donne d'elle-même, accepte de se prêter à la machination de Herrera pour soutirer de l'argent au banquier. Les choses se compliquent lorsque des agents de la police secrète sont amenés à s'intéresser à l'affaire.

"Splendeurs et misères..." a beau être la suite des Illusions perdues, on ne peut pas dire que Lucien y reste le personnage principal. Il est au coeur de l'histoire, car c'est pour ou contre lui que s'accomplit presque tout, mais son point de vue est très rarement utilisé et sa présence est souvent transparente.
Dans Illusions perdues, Lucien était une très bonne incarnation du jeune ambitieux balzacien. Dans "Splendeurs et misères", à l'exception d'un bref passage aux trois quarts du livre, le personnage est au fond totalement négligé. Il inspire des sentiments très forts : Herrera l'aime et se dévoue corps et âme à sa réussite, Esther l'aime et sacrifie ses sentiments pour lui, d'autres personnages féminins moins importants l'aiment également de manière déraisonnable. Mais l'objet de tant de passion est devenu dans ce livre un personnage tout à fait creux et faible, pathétique dans sa soumission totale à Herrera.

Parmi les personnages importants de l'histoire, le plus sympathique est clairement Esther. Son amour absolu pour Lucien m'est à vrai dire apparu comme un stéréotype peu satisfaisant : comme je le disais précédemment, il est bien difficile de saisir ce qui vaut à Lucien un sentiment si total (d'autant qu'il ne s'oppose aucunement à l'intention de Herrera de vendre Esther à Nucingen). Cependant, Esther reste un personnage intéressant par sa dualité "amoureuse sincère" / "courtisane expérimentée" qui ressort notamment lorsqu'elle doit interagir avec Nucingen.

Spoiler:

Il n'est pas bien surprenant qu'Esther se suicide, mais il est regrettable que cela arrive si tôt, alors que la moitié du livre est à peine dépassée. C'était un personnage que j'aurais apprécié de suivre plus longtemps.




Herrera/Collin/Vautrin est un autre personnage essentiel. Ses sentiments pour Lucien en font un personnage intéressant. Balzac suggère beaucoup plus clairement son homosexualité que dans les livres précédents, mais sa relation avec son protégé apparaît plus complexe qu'une simple attirance sentimentale : Herrera idolâtre Lucien (ce qui est ironique considérant qu'il en a fait son pantin) et cherche à accomplir à travers lui toutes les ambitions auxquelles lui-même ne pouvait prétendre. Malgré son intérêt, Herrera est - contrairement à Esther - un personnage plutôt haïssable.

Spoiler:

Il est difficile de conserver de la sympathie pour lui à partir du moment où il fait enlever et violer une jeune fille innocente. C'est sans plaisir que j'ai vu Herrera/Collin s'en tirer à la fin, d'autant que sa reconversion n'est qu'une affaire d'intérêt et non de repentir.




Mon point de vue personnel sur ce livre est assez mitigé. Comme d'habitude chez Balzac, le portrait de la société parisienne est haut en couleur. L'atmosphère et la population des personnages secondaires forment une toile de fond marquante. Mais je ne trouve tout simplement pas que cette histoire méritait d'être étalée sur 700 pages. Il y a beaucoup de moments que j'ai trouvé plutôt ennuyeux ou superflus (notamment dans la deuxième moitié du livre, où Balzac donne parfois l'impression de tirer à la ligne).

Une note en passant sur la version "Livre de Poche" du roman : il y a une foultitude de notes de bas de page, qui sont souvent intéressantes, mais qui ont une fâcheuse tendance à dévoiler à l'avance des choses qui se passeront bien plus tard.
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vinéenne



Inscrit le: 05 Aoû 2012
Messages: 16

MessagePosté le: Lun Aoû 20, 2012 2:57 am    Sujet du message: Répondre en citant

Je m'y suis prise à deux fois pour le lire celui-là. Finalement c'est passé par une relecture des Illusions perdues puis j'ai enchaîné avec "Splendeurs et misères..." et je l'ai dévoré.

C'est vrai que cette dévotion pour Lucien semble étrange, il apparaît comme un négatif de Rastignac: moins de talent, moins de volonté et donc moins de réussite. Il se soumet complètement à Herrera (alors que Rastignac avait refusé les avances de Vautrin !). Il a des côtés "raté" qui en font un anti-héros proche de Frédéric Moreau de l'Education sentimentale.

Un personnage que j'avais beaucoup apprécié à la lecture était celui de Mme de Sérisy (qui elle aussi est totalement amoureuse de Lucien)

Spoiler:

Je me rappelle avoir été très émue par sa folie puis son abattement quand elle apprend que Lucien est arrêté. J'avais aussi été touchée par le comportement très digne de son mari.

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aurele



Inscrit le: 08 Juin 2005
Messages: 278

MessagePosté le: Mer Fév 13, 2013 12:36 am    Sujet du message: Répondre en citant

Même si j'ai une préférence pour Illusions perdues, j'ai apprécié ma lecture de cette suite. Lucien est effectivement insignifiant dans ce roman, transparent et ce qui lui arrive ne m'a pas touché, je trouve son attitude vis-à-vis d'Esther critiquable.
Vautrin est le personnage principal du roman et il est évidemment fascinant, complexe, brillant, dangereux. Je ne connais que des extraits du Père Goriot, autre roman dans lequel il a un rôle fondamental.
Balzac tourne en ridicule le banquier Nucingen, il en deviendrait presque touchant mais c'est très drôle.
Esther est le personnage pathétique de l'oeuvre. Elle est bien à plaindre.
Une autre figure fascinante du roman, c'est Asie qui a d'autres pseudonymes et dont je ne révèle pas l'identité véritable pour ceux qui n'ont pas lu le roman. Je l'avais déjà aperçu dans La Cousine Bette.
On retrouve des personnages de Illusions perdues, des femmes avec qui Lucien a eu des relations ambigües. On retrouve évidemment Rastignac, Bianchon et quelques autres personnages récurrents de La Comédie humaine mais ils ne font que de brèves apparitions.

Ce roman permet de nous présenter notamment le fonctionnement de la machine judiciaire. C'est ce qui en fait un des intérêts même si ce n'est pas ce qui m'a le plus plu.
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