Triple peine - Françoise Rudetzki

[shopgirl]

Dans ce livre, la créatrice de SOS Attentats raconte l’histoire de son combat pour obtenir une reconnaissance publique des victimes d’attentats. De l’attentat dont elle fut victime au restaurant le Grand Véfour à aujourd’hui, vingt ans se sont écoulés, riches en batailles. J’admire beaucoup cette femme, sa force de caractère et sa détermination, et lorsque j’ai vu son livre en librairie, j’ai été ravie de pouvoir en apprendre plus sur elle. Et, en effet, c’est un témoignage fort et unique qui confirme tout le bien que je pensais d’elle. Toutefois j’ai trouvé que le livre était vraiment long par moment. Le déroulement de la narration est parfois confus : l’auteur a adopté, logiquement, un récit chronologique mais chaque combat ayant plusieurs fronts (juridique, psychologique, organisationnel,…), on est souvent un peu perdu ! D’un autre côté, cela montre bien le fait qu’elle a eu à gérer beaucoup de questions en parallèle, ce qui nécessitait un engagement absolu. Le titre fait référence à l’attentat bien sûr, mais aussi au fait que l’auteur contracta le sida lors d’une transfusion et enfin au nazisme dont fut victime une grande partie de sa famille d’origine juive polonaise. J’avoue que ce dernier point ne m’a pas paru vraiment à sa place dans l’histoire, bien que son attentat ait réveillé de douloureux souvenir chez ses parents. Toutefois, les passages ayant trait au passé de sa famille, sans me laisser indifférente, m’ont semblé parasiter le récit relatif à son combat pour la reconnaissance des victimes du terrorisme. Enfin, ce qui m’a le plus touché, est sans nul doute la fin du livre : on comprend qu’en tant que porte-parole des victimes, l’auteur s’est oubliée. Elle évoque sans relâche l’importance du suivi psychologique des victimes mais ne s’est pas préoccupé du sien. Et on devine que des souffrances morales ont été réveillées à l’écriture de ce livre, même s’il fut en même temps une catharsis. En résumé, une lecture un peu lourde mais intéressante qui nous replonge dans 20 ans de l’histoire du terrorisme en France. Enfin, l’auteur m’a d’autant plus donné envie de me plonger dans le premier livre de Clémence Boulouque (Mort d’un silence) par son hommage au juge Boulouque pour son humanité et son dévouement aux victimes d’attentats. Calmann-Lévy / 356 pagesPour en savoir plus : http://www.sos-attentats.org/
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http://www.thetoietlis.com

[clarabelle]

Coucou Shopgirl,Oui je te recommande très chaudement le roman de Clémence Boulouque "Mort d'un silence".. c'est un roman très touchant et très bien écrit.. J'ai fait un post à son sujet. Clarabelle,

[shopgirl]

Oui j'ai lu de ta part et d'autres bcp de bien sur le bouquin de Clémence Boulouque, mais tu sais ce que c les listes de lectures longues comme le bras : on a bien du mal à s'y retrouver ! Cela dit je ne pense pas enchaîner de suite avec le bouquin de C. Boulouque car j'ai eu une bonne dose de terrorisme pour le moment ; je m'y attaque le mois prochain si possible. Cependant, F. Rudetzki m'a fait revivre des périodes oubliées : les attentats des années 80 notamment étaient bien dans ma mémoire mais cela était très flou pour moi car j'étais gamine à l'époque ; je ne parle même pas de la mort du Juge Boulouque dont je ne savais rien avant la sortie du bouquin de sa fille l'an dernier. Ce qui marque le plus, au fond, dans le livre de Rudetzki, c l'aspect humain. Le fait qu'un attentat dévaste les vies d'une façon générale : physiquement pour certains (et dans ce cas il ne s'agit pas de simples écorchures...), psychologiquement (pour tous, et F.R. montre bien que ces blessures invisibles ont bcp de mal à être reconnues et que les expertises que doivent subir les victimes en vue d'une indemnisation sont encore plus déstabilisantes), vie familiale aussi car souvent des séparations ont lieu après un tel traumatisme, vie relationnelle et vie professionnelle, ... Les journaux ne donnent qu'une vue très parcellaire et on oublie bien vite les victimes et leurs familles... J'ai aussi bcp pensé aux accidentés de la route, quand au journal on dit qu'il n'y a eu "que" des blessés : mais que veut dire "blessés" ? tout ce que cela cache de souffrance... J'étais très consciente de tout cela avant cette lecture et il est possible que le livre n'est pas eu un impact maximal sur moi. Mais, pour en revenir au juge Boulouque, l'auteur explique bien son implication en tant qu'être humain et non pas seulement en tant que juge, ce qui lui sera reproché ! Je ne sais pas si C. Boulouque replace précisément tout le contexte de l'époque mais si cela t'intéresse d'aller plus loin sur ce sujet, je te recommande vivement de lire ce livre, malgré ses longueurs.
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[clarabelle]

Merci pour ton conseil... mais plus tard, sans doute j'ouvrirai le livre de Françoise Rudetzki. J'avais vu son entretien lors de l'émission d'Ardisson, j'avais découvert avec surprise le portrait d'une femme à qui on n'a rien pardonné (bonjour la déveine dans sa vie...) et c'était véritablement bouleversant.
Par contre ils n'avaient pas évoqué le juge Boulouque. Et comme je l'explique dans mon commentaire sur "Mort d'un silence" je n'ai vraiment aucun souvenir de cet homme et d'ailleurs son nom ne me disait rien du tout. C'est à la suite de chaudes recommandations que j'ai ouvert le livre de Clémence Boulouque. Dans son livre, elle rend un magnifique hommage à son père, elle le présente tel qu'il devait vraiment être dans sa vie familiale mais aussi professionnelle (pas voui.. après tout, ce sont les yeux de l'enfant qui parlent...). Terriblement touchant et humaniste, cet homme s'était très impliqué dans ses dossiers et oui, son humanisme lui a été reproché et il a fortement souffert de ça. C'est une lecture très, très forte. Un court roman.
Suite à ce livre de Françoise Rudetzki, le livre de Clémence Boulouque te paraîtra plus léger, tendre et attachant. Car elle décrit le revers des attentats et de l'ambiance plombante de l'époque, mais elle allège son récit par des anecdotes familiales, des souvenirs personnels... bref le regard d'une gamine confrontée à de tels événements.
J'avais été agréablement surprise...Bizz,
Clarabelle,