Alphabet of Thorn (VO) - Patricia A. McKillip

[Laria]

Alors qu'elle n'était encore qu'une très petite fille, Nepenthe fut abandonnée par sa mère au sommet d'une falaise si haute qu'on ne pouvait entendre le son de la mer en contrebas. Elevée par les érudits de la bibliothèque royal du royaume de Raine, Nepenthe ne connait le monde extérieur qu'à travers ce qu'elle a pu en lire dans ses livres. La jeune fille possède un don pour la traduction et un jour, un livre mystérieux parvient jusqu'à elle; un livre mystérieux écrit dans un étrange alphabet qui semble fait d'épines et qui ne semble parler à personne

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Dans ma quête d'œuvres anglophones intéressantes, j'ai pris ce livre sur les conseils de Martlet. Le résumé m'a plu et je me suis donc lancée. La première chose que j'ai fait en tenant le livre entre les mains a été de m'extasier sur la couverture; j'en ai rarement vu d'aussi belles.
Je l'ai donc commencé, et là, contre toute attente, ma première tentative a été peu concluante. J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire, à cerner les personnages et j'avais l'impression de ne rien comprendre ou de tout manquer. Mais bon, il faut dire que je n'avais pas choisi le meilleur moment pour m'y mettre. Lire en anglais quand on a la grippe et 40°C de fièvre n'est pas ce que j'ai fait de plus confortable. J'ai donc préféré arrêter - j'en avais lu le premier tiers - pour y revenir ultérieurement.
Je l'ai donc repris du début quelques semaines plus tard et là, j'ai été, je suis soufflée. C'est l'une des histoires les plus inspirées que j'ai pu lire en matière de Fantasy. Je n'ai pas lu énormément en anglais, et j'aurais bien de la peine à décrire un style dans une langue où il m'arrive encore de buter sur du vocabulaire; pourtant, je peux dire sans hésiter que de tous ceux que j'ai lu jusque-là, l'écriture de McKillip est celle qui m'a le plus parlée.
J'ai eu l'impression tout du long, que le livre que je tenais entre les mains était magique, enveloppé d'un épais voile de mystère et de secret. A mesure que j'avançais, ce voile se levait peu à peu, mais si lentement, si doucement que j'en aurais trépigné tellement j'avais envie de savoir ce qui se cachait derrière cet alphabet d'épines. Dans tous les livres de fantasy que j'ai pu lire, j'ai rarement vu la magie être utilisée à des fins aussi ambitieuses, et pourtant d'une façon tellement discrète, tellement voilée qu'elle en paraît presque négligeable. Presque.
Arrivée aux trois quarts du livre, quand j'ai commencé à entrevoir quels secrets se cachaient derrière les haies d'épines entrelacées, il m'a été impossible de poser le livre.
Quant à la conclusion, j'aurais aimé qu'elle soit un poil plus longue et détaillée, mais elle m'a tout de même magistralement soufflée tellement elle exsudait d'intensité et d'émotions.
Il est absolument exclu que je m'en tienne à là, je veux d'autres livres de l'auteur; je mets ses autres livres en tête de priorité pour mes lectures de l'année prochaine.

Oh, et tous mes remerciements à Martlet pour me l'avoir conseillé.
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Mille et un mondes

[Lisbeï]

Arfff ça a bien l'air d'un McKillip typique ! Quel dommage que ses oeuvres ne soient pas traduites davantage, c'est l'un de mes auteurs préférés en fantasy.
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Même le soleil se couche.

[martlet]

Je suis bien content que tu ais apprécié Laria !

Puisque tu souhaite lire d'autres McKillip dans le futur, je me permets de te conseiller en priorité certaines de ses oeuvres (car elle en a écrit un certain nombre, loin d'être indispensables) :

Harrowing the Dragon (son seul recueil de nouvelles, varié, très bon)

Riddle-Master (sa trilogie de Fantasy (assez courte), que tu peux trouver regroupée en un volume. Très "space" parfois, mais original dans le traitement.)

Ombria in Shadow - Les fantômes d'Ombria (certainement son meilleur livre traduit en français. Un petit style à la Gormenghast dans l'ambiance et la galerie de personnages. Certainement son meilleur travail de caractérisation avec Alphabet of Thorn)

The Book of Atrix Wolfe (pas lu, mais systématiquement plébiscité par ses lecteurs)


Les jolies couvertures sont de Kinuko Craft, qui a fait la quasi totalité de ses livres (mais uniquement dans les éditions de chez Ace Books).
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Mon blog

[Lisbeï]

Oui oui oui je plébiscite moi aussi Le livre d'Atrix Wolfe ! +1 avec martlet en ce qui concerne Les fantômes d'Ombria. Et j'ai beaucoup aimé aussi Od Magic (merci martlet !).
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Même le soleil se couche.

[Laria]

J'en ai trouvé deux à des prix très intéressants sur PM donc je n'ai pas hésité à les prendre mais ça ne fait pas de mal de savoir où on met les pieds quand on découvre un nouvel auteur. Merci de vos conseils à tous les deux !
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Mille et un mondes

[Lisbeï]

Merci à tous deux pour cette excellente indication : je suis aux 3/4, et vraiment je me régale.

Spoiler: Quand même, pour l'instant, je préfèrerais que Kane soit un homme, ou Axis une femme. Lire (du 1er au second) "I am Kane. The faceless sorcerer who does your bidding always, who exists to serve you." (c'est moi qui souligne, bien sûr) me dérange profondément, en l'état des genres.

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Même le soleil se couche.

[Laria]

You're welcome et hâte d'avoir ton avis final.
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Mille et un mondes

[Lisbeï]

Fini hier soir, et la suite me porte à beaucoup rire de ma remarque précédente !

Spoiler: Si Kane était un homme, bien sûr, il n'y aurait pas d'histoire... Gag !

C'est vraiment très habilement fait. Certes, il y a des éléments qui seront familiers aux fans de l'auteure

Spoiler: la maison "magique" aux pièces qui changent d'un moment à l'autre se retrouve dans La sorcière et le Cygne, par exemple ; et le super-guerrier qui peut se déplacer dans le temps et l'espace pour frapper un royaume paisible m'a rappelé Le Cygne et l'oiseau de feu.

, mais ils sont utilisés dans un contexte différent et selon des modalités totalement différentes. A ce propos, il est intéressant de comparer le livre d'épines et celui d'Atrix Woolfe : ils ont certes des points communs, et d'abord celui d'être rédigés par un grand mage à un moment... particulier de leur vie, mais leur but est totalement différent.

J'ai bien aimé aussi voir comment elle réussit à dévier un poncif aussi éculé que l'orphelin de haut lignage (que ledit orphelin ignore, évidemment !), tellement sur-utilisé dans le genre.

En somme un vrai régal ! Combien j'aimerais le relire en français !!
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Même le soleil se couche.

[Laria]

Et moi donc !

[Lisbeï]

J'ai fini de le relire, et je me suis aperçue que je l'avais à peu près complètement oublié (c'est là que je me rends compte que ma mémoire s'attache aux mots, et du coup j'ai plus de mal avec l'anglais). La bonne nouvelle, c'est que j'ai autant aimé à la relecture :-D. Un seul regret à la fin : ne pas savoir le nom de Kane ni celui de Nepenthe.
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Même le soleil se couche.

[carabas]

Il faut vraiment que je m'y mette.
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Garde tes songes ;
les sages n'en ont pas d'aussi beaux que les fous!

Baudelaire, Les Fleurs du Mal, "La Voix".