Étoiles mortes - Jean-Claude Dunyach

[Stéphane]

4ème de couverture :
Jean-Claude Dunyach
Né en 1957 à Toulouse, il est ingénieur à l'Aérospatiale, spécialisé dans le domaine des super-ordinateurs, parolier de chansons et écrit de la science-fiction depuis le début des années quatre-vingts. Il est entre autres l'auteur du cycle Le jeu des sabliers, de Roll over, Amundsen, et accumule les récompenses à chacune de ses publications. Etoiles Mortes, présenté ici dans une version revue et augmentée, a reçu le prix Rosny Aîné en 1992.

Vingt-sept AnimauxVilles vivantes ont offert le voyage instantané à l'humanité, ou du moins à ceux capables de payer le tarif exorbitant exigé par le Cartel. Pour les autres, il ne reste qu'à devenir un Astral : un être désincarné qui attend que son corps le rejoigne à bord d'un vaisseau d'émigrants.
Closter, artiste en mal de création, rencontre Marika, l'Astrale qui se sert du corps des autres pour voyager à travers les mondes. L'un court après sa mémoire, l'autre après sa chair. Ensemble, ils vont traverser le miroir des apparences...
Sept cent ans avant Etoiles Mourantes (écrit e collaboration avec Ayerdhal, et couronné du prix Tour Eiffel de science-fiction 1999), la première rencontre entre les AnimauxVilles et l'humanité se joue au rythme d'un piano dans le bar des Etoiles Mortes.

Mon avis, qui se trouve également sur mon blog :
Avec Etoiles mortes, Jean-Claude Dunyach nous propulse dans l’univers des AnimauxVilles.
Ces grands organismes capables de voyager de planètes en planètes ont permis aux habitants d’une Terre surpeuplée d’accéder à des mondes riches de promesses. Mais seuls quelques privilégiés, membres du Cartel, choisis par l’organisation ou suffisamment riches peuvent en profiter et vivre dans un des vingt-sept AnimauxVilles.
C’est à travers l’histoire de Closter, artiste en mal d’inspiration, que l’on découvre les secrets de ces villes vivantes. Un jour, alors qu’il se trouve aux Etoiles mortes, bar existant dans chaque AnimalVille, il croise Marika. C’est une Astrale. Comme beaucoup d’autres habitants de la Terre, elle doit emprunter un des lents vaisseaux spatiaux qui voyagent entre les planètes. Mais elle a appris à projeter son esprit jusqu’à destination et peut vivre en attendant son corps.
Seulement voilà, le corps de Marika a disparu. L’Astrale entraîne Closter dans ses recherches. Lui est à la poursuite de son inspiration, et sans le savoir, de sa mémoire qu’on lui a prélevée…

Etoiles mortes est un recueil de trois romans parus originellement dans la collection Anticipation du Fleuve Noir.
Les deux premiers (intitulés initialement Nivôse et Aigue-Marine) sont rassemblés dans une première partie racontant l’histoire de Closter et Marika.
Le troisième roman (Voleurs de silence) constitue la seconde partie d’Etoiles Mortes et met face à face Vorst et Closter. Vorst est un ancien milicien que l’artiste a croisé précédemment et dont il s’est fait un ennemi. En réalité, Voleurs de silence est l’occasion pour l’auteur de placer quelques nouvelles qui n’ont un rapport que très ténu avec l’univers des AnimauxVilles (pour ne pas dire pas du tout de rapport). Closter expose dans un musée des œuvres qui font vivre au spectateur ses rêves et cauchemars. Et Vorst, venus les détruire, est confronté à l’inconscient de son ennemi.

Beaucoup de qualités dans ce roman. Par où commencer ?
Le scénario, d’abord, car c’est probablement le moins bon point et que je veux terminer sur une note positive.
En ce qui concerne Etoiles mortes, ce n’est pas tant le scénario qui m’a déçu, car il est plaisant, mais plutôt qu’on devine rapidement des éléments importants. Notamment, on subodore très vite quelle est l’identité réelle de Closter. On devine aussi facilement ce dont il est victime à chaque saut d’une ville à une autre. Heureusement, on reste agréablement surpris et fasciné par le dénouement.
Voleurs de silence m’a bien moins plu, notamment parce qu’on n’a pas l’impression que les cauchemars de Closter n’ont aucun rapport avec l’univers des AnimauxVilles. On nous vend du Dunyach, pas de l’AnimalVille. C’est de l’arnaque ! Un quart du livre ne correspond absolument pas à ce pour quoi on l’a acheté. Toutefois, ces nouvelles sont joliment dépaysantes et confirment le talent de l’auteur.

L’univers, ensuite. Pas de défaut dans le décor organique des AnimauxVilles. On en a une description parfaite, sans jamais que cela alourdisse le récit. En effet, les chapitres sont séparés par des extraits d’articles ou d’interviews qui permettent de décrypter les enjeux politiques entourant les AnimauxVilles, de connaître la situation tendue régnant sur Terre, de comprendre comment les hommes ont découvert et adopté les villes vivantes.

Enfin, comme les destins de Closter et Marika sont évidemment liés aux AnimauxVilles, on découvre tout de ces créatures, y compris des secrets que peu connaissent.
On a donc une complète vision de l’univers de Dunyach. Pas de frustration, et encore beaucoup de choses à découvrir, à priori, puisque Etoiles mourantes, écrit en collaboration avec Ayerdhal, se situe dans le même univers (700 ans plus tard).

Le style poétique de Jean-Claude Dunyach, enfin. C’est bien écrit. Les mots glissent tout seul. On dévore les pages sans difficulté, et donc avec plaisir.

Que dire d’autre ? Que je vais prochainement faire un saut de 700 ans pour découvrir Etoiles mourantes. Et je conseille à tous ceux qui n’ont encore lu Etoiles mortes de le faire au plus vite.

[Soleil*]

J'ai beaucoup aimé aussi. Mes souvenirs sont plus flous vu que ma lecture remonte à déjà quelques années, mais je me rappelle que ça m'avait bien plu.
_________________
Il s’évanouit tout doucement à commencer par le bout de la queue,
et finissant par sa grimace qui demeura quelque temps après que le reste fut disparu.