Toonnette Reine des Damnés
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Posté le: Lun Juil 06, 2020 10:33 pm Sujet du message: Les enfants perdus de Sainte Margaret - Emily Gunnis |
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Citation: | 1956. Ivy Jenkins s’apprête à donner naissance à son premier enfant. Mais la société puritaine britannique des années 1950 ne lui permettra pas de profiter de ce bonheur. Abandonnée par son amant, répudiée par sa famille, elle est internée de force à St. Margaret, un couvent pour mères célibataires. Très rapidement, l’institution la sépare de son bébé. 2017. Samantha Harper, une jeune journaliste, tombe sur des lettres déchirantes qui révèlent les terribles conditions de détention d’Ivy Jenkins à St. Margaret. Au fil de ses recherches, elle découvre une série de morts suspectes. Alors que le couvent est sur le point d’être démoli, il ne lui reste plus que quelques heures pour faire éclater la vérité. Avant qu’elle ne soit ensevelie à jamais...
Un premier roman suffocant, inspiré de faits réels, qui mêle avec brio mystère et suspense. Aussi émouvant que dérangeant, Les Enfants perdus de St. Margaret s’est déjà vendu à plus de 350 000 exemplaires dans le monde. |
Un roman qui alterne entre passé et présent, personnes disparues, et personnes bien vivante et qui essaie de donner un rythme "rapide" car le couvent doit être démoli.
Pour le côté rapide, ça fonctionne moyen, il faut l'avouer. 48h pour découvrir des coupables ou des faits qui se sont passés 50 ans auparavant c'est un peu "trop" rapide, sans utiliser de grosses ficelles scénaristiques. Donc l'auteur s'en sert.
Pour le reste, le livre reste honnête, le sujet n'est pas trop mal traité, même si on peut regretter qu'à aucun moment le "pourquoi" de la méchanceté (parce que c'est de la méchanceté pure) des religieuses envers leurs pensionnaires n'est expliqué. Elles sont méchantes et rigides. C'est tout. Alors oui on est dans les années 50 quand Ivy arrive au couvent, enceinte et abandonnée par son séducteur. Oui la religion est sans doute très présente, mais aucune des religieuses que les pensionnaires côtoient ne semblent avoir la moindre once d'humanité.
On peut aussi regretter que le twist de l'histoire soit aussi évident. L'auteur essaie de faire en sorte qu'on ne devine pas tout de suite ce qui est censé être un des énormes points clés du récit, mais il est beaucoup trop évident pour ne pas le deviner. Enfin j'imagine que c'est ce que verront les lecteurs aguerris, du coup le twist tombe un peu à plat, on le lit et on tourne la page pour savoir la suite, sans trop s'arrêter.
Ce roman en soit n'est pas mauvais. Il a le mérite de parler de tout un pan de l'histoire religieuse qu'on a soigneusement évité de mettre à jour pour ne pas porter atteinte aux institutions pendant des années, et l'histoire d'Ivy est tragique à souhait.
J'ai eu beaucoup plus de mal à m'attacher à Sam, la journaliste, car là aussi l'auteur n'a pas réussi à la rendre assez "humaine" émotionnellement parlant. C'est une jeune femme avide de reconnaissance professionnelle, qui a du mal à se remettre en question, et qui n'hésite pas à mentir pour obtenir des renseignements auprès de simples témoins.
Pour moi, donc, le gros point noir du livre, c'est ce manque psychologique et émotionnel qui domine. C'est beaucoup trop superficiel à mon goût, et pour le coup, je trouve que ça empêche le lecteur de vraiment s'impliquer dans l'histoire. Oui l'histoire d'Ivy est tragique (je trouve que les lettres qu'elle écrit sont les meilleurs passages), mais pour le reste, difficile d'avoir de l'empathie pour les autres protagonistes même si l'auteur s'attache à décrire les horreurs que subissent les pensionnaires que ce soit avant leur accouchement, pendant ou même après.
Mais on va quand même au bout du livre pour savoir, car malgré ces points négatifs, l'envie de connaître la fin est quand même là.
Je dirais donc que ce n'est pas une lecture inoubliable, mais elle a réveillé mon intérêt sur les scandales de ces institutions religieuses où la violence physique ou verbale était le lot quotidien des malheureux placés dans le giron de l'église. _________________ On ne voit bien qu'avec le coeur, l'essentiel est invisible pour les yeux
Faites que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas votre rêve. |
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